La Banque mondiale n’a jamais été aussi inquiète. Selon son rapport, jusqu’à 216 millions de personnes dans le monde auront le statut de migrants climatiques d’ici à 2050. Ce chiffre concerne spécifiquement les personnes qui se déplaceront par contrainte « à l’intérieur de leur propre pays » à cause l’élévation du niveau de la mer, des inondations, des sécheresses et des cyclones.
Des scénarios qui seront récurrents particulièrement en Afrique, si rien n’est fait entre temps pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) comme le recommande le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). D’après les prévisions de la Banque mondiale, le continent enregistrera 105 millions de déplacés internes à l’issue de ce chaos climatique.
Le Nigeria figure parmi les cinq pays les plus vulnérables, aux côtés du Pakistan, des Philippines, de la Chine et de l’Inde en Asie. La population de ce pays d’Afrique de l’Ouest (l’un des plus peuplés sur le continent avec 213 millions d’habitants) qui aura doublée d’ici à 2050 devrait être exposée aux pics de pollution et à des chaleurs extrêmes qui compromettront l’agriculture et la biodiversité.
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L’Organisation des Nations unies (ONU) redoute déjà des tensions entre les pays du nord considérés comme les plus pollueurs et ceux du sud qui n’ont pas à ce jour des moyens suffisants pour leur adaptation au changement climatique. « Les plus pauvres auront le droit d’être en colère. Ils subissent une crise climatique non provoquée, des promesses financières non tenues et des coûts d’emprunts exorbitants », regrette António Guterres, le secrétaire général de l’ONU. Les prochains rendez-vous de négociations environnementales s’annoncent alors décisifs pour le sort de l’humanité.
Benoit-Ivan Wansi