Une fois de plus, la période des vacances scolaires n’est pas reluisante pour de nombreux ménages à Abidjan en Côte d’Ivoire. Et pour cause, les pluies diluviennes qui s’abattent sur plusieurs villes avec pour conséquences : les inondations dévastatrices et meurtrières. Retour sur les dégâts, les facteurs et les pistes de résilience de ce phénomène.
C’est quasiment la routine en Côte d’Ivoire. Chaque année et à la même période, plusieurs villes sont ciblées par des pluies diluviennes qui s’enchainent avec des inondations. Les plus dévastatrices et meurtrières sont toujours enregistrées à Abidjan, le poumon économique ivoirien. Le dernier épisode de fin juin a tué au moins 24 personnes parmi lesquelles des frères qui ont été emportés par les eaux alors qu’ils s’amusaient sur un terrain de jeu.
Adjamé, Bingerville, Cocody, Yopougon et Abobo, aucune des principales communes n’a échappé à la violence des précipitations (jusqu’à 200 mm) qui a causé des dégâts matériels et environnementaux tels que l’effondrement d’un immeuble, les éboulements de terres, des coupures sur le réseau routier, la fragilisation de la biodiversité urbaine ainsi que des maisons submergées d’eau. « Nous avons procédé au sauvetage ainsi qu’à la mise en sécurité de 227 victimes, dont 205 mises en sécurité et 17 évacuées dans des centres hospitaliers », a indiqué le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM).
Si certains environnementalistes évoquent les changements climatiques comme principale cause de ces inondations, d’autres pointent du doigt la géographie et la topographie. C’est le cas de Karamoko Vadiawè. « Abidjan est non seulement dans une région basse, mais aussi une région plate. Il faut aussi savoir que la ville est construite sur des plaines et des zones humides naturelles qui peuvent être facilement inondées en cas d’augmentation rapide du volume d’eau. Il y a aussi l’urbanisation non planifiée qui justifie ce phénomène récurrent », explique le spécialiste de la protection civile chez nos confrères de Voix de l’Amérique (VOA).
Tous les espoirs de résilience tournés vers le « Paru »
En réponse à ces risques d’inondations qui ne se limitent pas seulement au simple cadre de vie des Ivoiriens, mais s’attaquent également à l’attractivité touristique de la Côte d’Ivoire, plusieurs initiatives sont déjà en cours. La plus récente est le Projet d’assainissement et de résilience urbaine (Paru) lancé par le gouvernement ivoirien avec pour objectif la réhabilitation des réseaux d’assainissement pour l’évacuation des eaux pluviales.
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Les travaux permettront la construction des réseaux de drainages primaires et secondaires et des installations de traitement, d’élimination et de valorisation des déchets solides qui obstruent les voies. Des retombées sont attendues à Abidjan, Jacqueville, Bouaké, Korhogo, Duékoué, San-Pédro, Daloa et dans la capitale Yamoussoukro. Ce projet est financé à hauteur de 315 millions de dollars par la Banque mondiale. La mise en œuvre s’étend du 12 juin 2020 au 31 octobre 2026, soit une durée de six ans.
Benoit-Ivan Wansi