A Dakar la capitale du Sénégal, Dr Aly Pame dirige le Réseau pour l’émergence et le développement des écovillages au Sahel (Redes). Selon lui, les actions des écovillages sont visibles partout dans le pays, notamment avec la création des forêts communautaires. Il s’est exprimé lors d’une conférence de presse qu’il a tenu lundi 26 mars 2018, avant son départ pour le Guédé Chantier, au nord du Sénégal.
S’il s’y rend, c’est pour une mission d’une semaine avec les membres de la fédération des écovillages de Damanhur en Italie. Au cours de ce long séjour au nord du pays, ils vont soutenir la création d’un jardin communautaire au profit des femmes de la Medina Fresbe. Les femmes de cette localité bénéficieront également d’une formation à la conservation et à la transformation des produits agricoles dans leurs écovillages. C’est aussi dans cette région que le Redes a instauré un processus de transformation de trente-cinq villages traditionnels en une sorte de hub d’écovillages transfrontaliers, situés de part et d’autre du fleuve, au Sénégal et en Mauritanie.
Dr Pame a profité de cette prise de parole pour appeler tout le monde à participer à construction des écovillages qui est un moyen résister face aux effets du changement climatique qui sont déjà très perceptibles dans l’ensemble du Sahel.
C’est quoi un écovillage ?
Le mot « écovillage » qui est l’addition d’« écologie » et de « village » a été utilisé pour la première fois en 1991 par Diane et Robert Gilman, deux chercheurs américains passionnés par le développement durable. Mais c’est au Sommet de la terre de Rio au Brésil, un an après, que le mot se diffuse réellement.
Un écovillage est un ensemble d’habitats, construits à taille humaine, où la priorité est de placer l’homme au centre de tous les intérêts. Le défi pour un écovillage est de créer un milieu harmonieux pour que chaque individu s’y épanouisse, notamment dans ses qualités et compétences propres, tout en respectant les autres et surtout l’environnement. Le Sénégal a compris très tôt les avantages d’un tel concept. C’est pourquoi il compte aujourd’hui un peu plus de 500 écovillages, répartis sur l’ensemble du pays.
Jean Marie Takouleu