Entre la fonte des glaces de l’arctique, en passant par les records de chaleur au sud du Sahara et les inondations dévastatrices sur les côtes méditerranéennes (actuellement au Maroc, en France et en Espagne), l’urgence écologique ne fait plus aucun doute. « Notre planète est au bord du gouffre, les écosystèmes s’effondrent. Les conséquences des rivières empoisonnées et de la montée des eaux sont consternantes, mais les moins responsables subissent l’injustice la plus brûlante », a déclaré le secrétaire général António Guterres lors de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (Unea-6) qui s’est tenue du 28 février au 1er mars 2024 à Nairobi au Kenya.
Cette sixième édition du « parlement mondial de l’environnement » a réuni près de 6 000 délégués de 182 pays dont la plupart sont confrontés à la pollution atmosphérique, à la perte de la biodiversité, à la désertification et à bien d’autres crises environnementales qui s’enchainent année après année. Face à ce énième constat et au risque d’un chaos climatique qui plane sur les cinq continents, la déclaration ministérielle, proclamée à la clôture de l’Unea-6, est formelle et claire.
« Nous reconnaissons, avec un sentiment de grande urgence, les menaces que font peser les changements climatiques et les crises environnementales sur la santé humaine et la nature qui sont encore aggravées par les niveaux persistants de pauvreté, d’inégalité et d’insécurité alimentaire. Nous soulignons qu’il importe de promouvoir des approches intégrées, fondées sur la science, éclairées par les meilleures données scientifiques disponibles et par les connaissances traditionnelles des peuples autochtones et des communautés locales, afin de renforcer la résilience et de promouvoir la solidarité mondiale », indique le document de six pages consulté par Afrik21.
Un appel à l’action multilatérale pour une résilience inclusive et durable
Les discussions de Nairobi présidées par Leila Benali, la ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, ont permis au directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de faire le lien avec le contexte sanitaire. Tedros Ghebreyesus s’est adressé indirectement aux climato-sceptiques et aux pays réfractaires à l’idée d’une transition écologique multilatérale en affirmant que « le commerce illégal d’espèces sauvages augmente le risque de retombées zoonotiques et peut déclencher une pandémie sur l’ensemble de la planète. Davantage de vagues de chaleur contribuent à davantage de maladies cardiovasculaires ».
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L’Unea-6 a également adopté 18 résolutions portant précisément sur la promotion de modes de vie durables, les tempêtes de sable et de poussière, ainsi que sur la gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets. En la matière, le gouvernement somalien a annoncé sur place qu’il allait interdire le commerce et l’utilisation des sacs plastiques dès le 30 juin 2024. Une mesure dont les premières retombées seront évaluées le 8 décembre 2025, date retenue pour l’ouverture de la prochaine Assemblée des Nations unies pour l’environnement.
Benoit-Ivan Wansi