Alors que 86 millions d’Africains sont en passe de migrer à l’intérieur de leur propre pays d’ici à 2050 selon la Banque mondiale, le Fonds mondial des villes pour les migrants et les réfugiés (GCF) mobilise 1,2 million de dollars en vue du financement de projets axés sur la résilience climatique des personnes déplacées dans six municipalités en Afrique.
Casablanca au Maroc, Dar es-Salaam en Tanzanie, eThekwini en Afrique du Sud, Hargeisa au Somaliland, Nyamagabe au Rwanda et Nairobi au Kenya. Ces villes bénéficieront d’un appui d’une valeur totale de 1,2 million de dollars destinés à soutenir la résilience des personnes déplacées qui y subissent de plein fouet les effets du changement climatique. L’initiative mise en œuvre par le Fonds mondial des villes pour les migrants et les réfugiés (GCF) est financée principalement par la Fondation suédoise Ikea dont l’entreprise éponyme opère dans le secteur de l’ameublement à travers le monde.
Les fonds permettront le renforcement des moyens de subsistance menacés par les aléas climatiques et la guerre en Ukraine qui rend les approvisionnements alimentaires difficiles. Dans ce contexte, l’initiative contribuera à l’amélioration des conditions de vie de ces migrants et réfugiés. Il s’agira également de générer des emplois verts afin de stimuler le développement durable. À cet effet, les municipalités bénéficiaires du financement devront collaborer avec les communautés d’accueil et les organisations non gouvernementales (ONG) présentes sur leurs territoires.
À Dar es-Salaam en Tanzanie, la commune connectera les personnes vulnérables aux « opportunités d’entrepreneuriat » dans le système de gestion des déchets de la ville notamment les circuits de collecte et de recyclage. Dans la commune sud-africaine d’eThekwini situé près de Durban, le maire Mxolisi Kaunda et son équipe mettront en place un mécanisme électronique baptisé « Care » afin de prévenir les inondations et d’autres catastrophes naturelles. Les autorités d’Hargeisa au Somaliland quant à elles construiront des abris écologiques pour reloger les populations contraintes à se déplacer à cause de la sécheresse prolongée qui affecte leurs récoltes.
Soutenir la résilience climatique en zone urbaine
Le GCF est formé de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), du Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), du Conseil des maires pour les migrations (MMC), du C40 Cities Climate Leadership Group, le réseau mondial des maires ainsi que Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU).
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Depuis sa création en 2021 dans le contexte de la reprise économique post Covid-19, la plateforme a déjà soutenu la résilience climatique de plusieurs villes notamment Barranquilla en Colombie, Beyrouth au Liban, Lima au Pérou, Mexico au Mexique ou encore Freetown en Sierra Leone. La capitale sierraléonaise a également été distinguée parmi dix autres villes par le Sommet mondial des maires qui s’est tenu récemment à Buenos Aires en Argentine. C’est grâce notamment à son système de suivi numérique des arbres qui permet d’anticiper les vagues de chaleur défavorable à la croissance des arbres.
Benoit-Ivan Wansi