Le Conseil d’administration du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) valide le Cadre de financement de l’accès à l’énergie (LEAF). Il s’agit d’un programme de 800 millions de dollars qui permettra de stimuler les investissements commerciaux et en monnaie locale dans les énergies renouvelables décentralisées en Afrique.
La Banque africaine de développement (BAD) contribuera à la mise en œuvre du Cadre de financement de l’accès à l’énergie (LEAF) à hauteur de 164 millions de dollars. Ce financement a été approuvé récemment par le Conseil d’administration de la banque panafricaine basée à Abidjan en Côte d’Ivoire. Le LEAF a été élaboré en collaboration avec le Fonds vert pour le climat (FVC), avec pour objectif de stimuler le financement des énergies renouvelables décentralisées en Afrique.
Il s’agit des systèmes solaires domestiques, des mini-réseaux verts et des solutions solaires à usage commercial et industriel (C&I). Ces solutions décentralisées permettent l’électrification des zones rurales et fournies de l’électricité propre aux entreprises. La BAD estime que la mise en œuvre du LEAF nécessitera un investissement global de 800 millions de dollars. Outre le financement de la BAD, le programme a reçu près de 171 millions de dollars du FVC.
L’impact du financement de la BAD
Selon la BAD, le déblocage de 164 millions de dollars permettra le financement de 18 projets d’énergies renouvelables décentralisées au Ghana, en Guinée, en Éthiopie, au Kenya, au Nigéria et en Tunisie. Ces projets portés par des fournisseurs d’accès à l’électricité devraient bénéficier à 6 millions de personnes et entreprises. Les installations construites grâce à ces projets devraient également permettre de réduire des émissions de 28,8 millions de tonnes équivalent CO2 au cours de leur durée de vie.
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« Le Cadre de financement de l’accès à l’énergie permettra d’accélérer l’accès à l’électricité à partir de solutions décentralisées d’énergie renouvelable, réduisant ainsi l’empreinte carbone des pays respectifs, mais le fera avec la participation active du secteur privé, facilitée par le financement en monnaie locale et le capital commercial disponible dans le cadre du programme », explique Kevin Kariuki, le vice-président de la BAD en charge de l’électricité, de l’énergie, du changement climatique et de la croissance verte.
Le LEAF qui s’étalera sur une durée de 6 ans s’inscrit dans la stratégie de la BAD en matière d’énergie hors réseau, relevant du Nouveau pacte pour l’énergie en Afrique. Il complète d’autres initiatives existantes, à l’instar du Fonds pour l’énergie durable en Afrique (Sefa) qui bénéficie à plusieurs pays africains. Le programme LEAF soutiendra également la réalisation du 7e objectif de développement durable (ODD) qui prévoit l’accès universel à une énergie propre et durable d’ici à 2030. Pour l’heure, un peu plus de 550 millions d’Africains n’ont pas encore accès à ce service essentiel selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena).
Jean Marie Takouleu