Depuis 2010, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et la fondation L’Oréal du groupe industriel français spécialisé dans la cosmétique, récompensent chaque année vingt initiatives portées par des femmes scientifiques en Afrique subsaharienne en vue de la mise en œuvre du cinquième objectif de développement durable (ODD5) des Nations unies portant sur l’égalité des genres.
Parmi les lauréats de la cohorte de 2022 figure la chercheuse malgache Lovasoa Rina Raharinaivo dont les travaux portent sur « la pollution et ses alternatives à Madagascar » ainsi que la Rwandaise Ange Cynthia Umuhire qui a pour thème « prédire et prévoir la météo spatiale au Rwanda ».
En Afrique de l’Ouest, L’Oréal et l’Unesco ont mis un accent sur l’accès à l’eau et la préservation de la biodiversité respectivement préconisés par les ODD 6 et 15. Ainsi, le projet de « séquestration de carbone dans la forêt afromontagnarde » développé au Nigéria par la jeune Iveren Abiem a été honoré. Pour sa part, la chercheuse Farida Boube Dobi a été également primée pour son initiative sur la gestion des eaux souveraines au Niger alors que cette ressource est essentielle pour l’irrigation notamment autour de la capitale Niamey où le climat aride affecte les moyens de subsistance des populations.
La science au service du développement durable
Le jury présidé par Aggrey Ambali, le directeur de la Coopération technique et du Financement des programmes au sein de l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-Nepad) a été particulièrement marqué par la Togolaise Mawulolo Yomo. La doctorante spécialisée en Sciences de la vie et de l’environnement s’est distinguée grâce à ses travaux sur « la dynamique de l’intrusion de l’eau de mer dans le bassin sédimentaire côtier du Togo ».
En effet, le littoral togolais long de 50 km est constamment fragilisé par des inondations fréquentes notamment dans la région des Plateaux où le débordement des eaux du fleuve Mono (à la frontière avec le Bénin, Ndlr) a récemment délié les ponts Ila et Anyékpada. C’est la raison pour laquelle le gouvernement de ce pays d’Afrique de l’Ouest met en œuvre le projet de Renforcement de la résilience au changement climatique des communautés côtières du Togo (R4C-Togo).
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Pour un coût total de 8,9 millions de dollars (plus de 4,4 milliards de francs CFA), l’initiative est financée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en vue du renforcement de la sécurité alimentaire de 99 500 Togolais grâce à des technologies et des solutions innovantes développées par 2100 entrepreneurs locaux. Dans le cadre de ce projet, le gouvernement togolais accompagne 70 coopératives féminines notamment des femmes qui dépendent des ressources naturelles locales pour assurer leurs moyens de subsistance, en particulier dans les zones côtières menacées par l’érosion.
Benoit-Ivan Wansi