Lors de la troisième conférence des parties à la Convention de Bamako, qui s’est tenue à Brazzaville du 12 au 13 février 2020, les parties ont formulé le vœu d’une organisation de la gestion des déchets plus efficace. L’enjeu étant d’empêcher systématiquement l’importation des déchets toxiques en Afrique.
La Convention de Bamako n’est pas véritablement appliquée en Afrique, même 22 ans après son entrée en vigueur. Ce traité des nations africaines interdisant l’importation vers l’Afrique de tout type de déchets dangereux (y compris les déchets radioactifs), reste encore un mirage pour la plupart des pays du continent.
« Les produits chimiques sont, actuellement, omniprésents et indispensables pour notre vie quotidienne. Ils sont utilisés dans la majorité des secteurs productifs et sont exploités pour la résolution de plusieurs problématiques liées à l’amélioration de la qualité de notre vie. Sur les 5 à 7 millions de substances chimiques connues, plus de 80 000 substances sont utilisées par les entreprises dans leurs procédés et opérations de production », a déclaré Arlette Soudan-Nonault, la ministre du Tourisme et de l’Environnement de la République du Congo et nouvelle présidente en exercice de la Convention de Bamako, dont la troisième conférence des parties s’est tenue du 12 au 13 février 2020 à Brazzaville, sur le thème : « Travailler pour l’Afrique avec un avenir sûr en matière de produits chimiques et de déchets ».
La circulation transfrontalière, ainsi que l’importation des produits toxiques se poursuivent néanmoins en Afrique, à cause de non-application des dispositions de la Convention de Bamako. C’est le regret exprimé par le ministre de l’Environnement et du Développement durable de la Côte-d’Ivoire, Joseph Seka Seka, président sortant de la Convention de Bamako. Il a donc exhorté son successeur à trouver des moyens pour redynamiser la convention, faire appliquer ses textes rigoureusement, inciter les pays-parties à payer leur contribution et enfin sensibiliser les pays non membres à adhérer à la convention afin qu’à la prochaine COP, ils atteignent les trois quarts des 54 pays d’Afrique.
Le Liberia, un exemple à suivre
Le Liberia n’a ratifié la Convention de Bamako que très récemment. Cependant, les mesures récemment prises par ce pays d’Afrique de l’Ouest, prouve qu’il était disposé à lutter contre l’importation des déchets dangereux. Le 2 janvier 2020, les autorités de l’Agence de protection de l’environnement du Liberia (EPA) ont ordonné le retour de quatre conteneurs à leur envoyeur. La cargaison en provenance de la Grèce avait été introduite en contrebande au Liberia, alors qu’elle contenait des déchets chimiques dangereux pour la santé et pour l’environnement.
La Convention de Bamako a accueilli entre 2018 et 2020, quatre nouveaux pays, l’Angola, la Guinée-Bissau, le Liberia et le Rwanda. Il reste un peu moins de la moitié du continent à convaincre…
Boris Ngounou