Cinq scientifiques bénéficieront de quatre bourses de recherche individuelle d’une durée maximale de 2 ans et d’un mentorat spécialisé. Les lauréats se sont remarqués par des propositions de projet jugées sur leur qualité scientifique, par le choix de la zone géographique. Ces scientifiques effectuent leurs recherches au Ghana, en Éthiopie, à Madagascar, au Vietnam et dans les îles Fidji (dans le Pacifique). En Afrique, les propositions de trois chercheurs ont été retenues.
Il s’agit de Margaret Fafa Awushie Akwetey, diplômée en océanographie et limnologie (l’étude biologique, physique des eaux stagnantes, Ndlr), spécialisée dans l’écologie aquatique. La scientifique ghanéenne porte un projet visant à évaluer des moyens de subsistance dans les écosystèmes du complexe de lagunes d’Anlo-Keta (AKLCRS), un site Ramsar (zone humide d’importance internationale. Margaret Fafa Awushie Akwetey se penche également sur les réponses potentielles qui pourraient permettre de réduire la pression sur la biodiversité et optimiser le fonctionnement de ce système socioécologique.
Développer le rizipisciculture à petite échelle à Madagascar
Malalatiana Razafindrakoto est une taxonomiste et spécialiste de l’écologie des sols. Cette Malgache est la première chercheuse et aujourd’hui la seule dans cette discipline géographique. À Madagascar, 75 % de la population vit sous le seuil de pauvreté ; une situation fortement liée à la faible productivité agricole. L’objectif de Razafindrakoto est de fournir des solutions faciles à mettre en œuvre et peu coûteuses pour les petits exploitants agricoles malgaches. Un moyen d’améliorer les rendements agricoles dans le pays, tout en préservant la biodiversité. C’est grâce à un projet visant à accroître la compréhension de la capacité de la lombriculture et du lombricompost qui permettra d’améliorer la rizipisciculture (élevage de poissons ou de crevettes dans une rizière, Ndlr) à petite échelle à Madagascar qu’elle a été sélectionnée pour le prix « AFD-GDN biodiversité et développement ».
La conservation des loups éthiopiens
Dotée d’une maîtrise en conservation et gestion de la biodiversité du Collège des forêts et des ressources naturelles de Wondo Genet (HU-WGCFNR), Tsyon Asfaw est basée en Éthiopie. Elle a rejoint l’unité de recherche WildCRU de l’Université d’Oxford (en Angleterre) pour suivre un diplôme de troisième cycle en pratiques internationales de conservation de la faune. À cette occasion, la chercheuse a travaillé sur l’interaction entre les chiens domestiques en liberté et les loups éthiopiens dans le parc national des montagnes du Balé, en Éthiopie. Son projet porte sur l’étude de la conservation des grands carnivores dans la vallée de l’Omo, au sud-ouest de l’Éthiopie.
Deux autres projets ont été validés et sont le fruit d’une collaboration entre les scientifiques de plusieurs pays. Il s’agit de Lavenie Tawake et Margaret Fafa Awushie qui portent un projet sur le renforcement de la communication scientifique afin d’améliorer l’intégration de la biodiversité dans les lagunes côtières aux Fidji et au Ghana. Et le deuxième projet est celui de Malalatiana Razafindrakoto et Nam Hoang qui ont décidé de se pencher sur l’agroécologie pour la conservation de la biodiversité et le bien-être au Bénin, au Vietnam et à Madagascar à travers une étude comparative sur l’utilisation des vers de terre indigènes.
Habib Tizi (Stagiaire)