Les Émirats arabes unis (EAU) veulent investir 4,5 milliards de dollars dans les énergies renouvelables en Afrique. L’annonce a été faite le 5 septembre 2023 à Nairobi au Kenya, au cours du premier Sommet africain pour le climat. L’Afrique est confrontée à un déficit d’investissement dans le secteur des énergies renouvelables. Malgré sa richesse en ressources naturelles, le continent ne reçoit que 3% des investissements énergétiques réalisés à travers le monde.
Le premier Sommet africain pour le climat tend vers l’atteinte de ses objectifs, notamment celui d’attirer les investissements internationaux dans le secteur des énergies renouvelables en Afrique. Le coup d’envoi a été donné par les Émirats arabes unis (EAU), qui accueilleront la prochaine conférence des Nations unies sur le climat (COP28), du 30 novembre au 12 décembre 2023. « Nous allons déployer 4,5 milliards de dollars (…) pour lancer un pipeline de projets rentables d’énergie propre sur ce continent très important », annonce dans un discours Sultan Al Jaber, le ministre de l’Industrie et des Technologies des Émirats arabes unis, par ailleurs président de COP28.
Lire aussi-AFRIQUE : des accords dette-nature, annoncés pour le premier Sommet sur le climat
Cet investissement vise à développer 15 gigawatts (GW) d’énergie propre d’ici à 2030, alors que la capacité de production d’énergies renouvelables du continent était de 56 gigawatts en 2022, selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena). L’investissement émirati permettra par ailleurs de mobiliser au moins 12,5 milliards de dollars supplémentaires, provenant de sources multilatérales, publiques et privées.
Il faut investir 2000 milliards de dollars dans les EnR
Une transition énergétique propre dans les pays en développement est cruciale pour tenter de maintenir l’objectif de l’Accord de Paris consistant à limiter le réchauffement climatique en-dessous de deux degrés Celsius depuis l’époque préindustrielle, et de 1,5°C si possible. Pour y parvenir, l’Irena affirme que les investissements devront atteindre 2000 milliards de dollars par an d’ici une décennie, soit huit fois plus qu’actuellement. Selon la même source, l’Afrique ne reçoit que 3% des investissements énergétiques réalisés à travers le monde, malgré sa richesse en ressources naturelles. À titre d’exemple, la République démocratique du Congo (RDC) et la Zambie, totalisent à elles seules près de 80% des réserves mondiales de cobalt. Un minerai indispensable à la fabrication des batteries et véhicules électriques.
Outre la mobilisation des investissements internationaux pour le développement des énergies renouvelables en Afrique, les participants du premier Sommet africain pour le climat doivent définir une vision africaine commune sur le développement et le climat, en vue des prochaines négociations climatiques internationales. Celles-ci devraient culminer avec une bataille annoncée sur la fin des énergies fossiles à la COP28 à Dubaï, dans environ trois mois.
Boris Ngounou