Fernanda Samuel, Ghislain Irakoze, Joy Egbe, Nzambi Matee et Richard Kakunga Wambua sont les cinq entrepreneurs africains qui prétendent au titre de « Jeunes champions de la terre » pour l’année 2020. Originaires de l’Angola, du Rwanda, du Nigéria et du Kenya, les start-uppeurs, font partie des 35 finalistes de l’édition 2020 du concours international « Jeunes champions de la terre », sélectionnés par le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue). La compétition annuelle vise à identifier, à soutenir et à récompenser des personnes exceptionnelles âgées de 18 à 30 ans et munies d’idées novatrices et évolutives en matière de protection de l’environnement.
Seuls sept candidats seront retenus lors de la finale du concours « Jeunes champions de la terre », notamment un entrepreneur dans chaque région du monde (Afrique, Europe, Amérique latine et Caraïbes, Amérique du Nord, Asie de l’Ouest et deux d’Asie et du Pacifique). Les lauréats seront sélectionnés par un jury international composé de la directrice exécutive du Pnue, Inger Andersen ; de l’envoyé du secrétaire général des Nations unies pour la jeunesse, Jayathma Wickramanayake ; de la chargée du Pnue pour l’économie créative, Roberta Annan ; et d’Elizabeth Cousens, la directrice générale de la Fondation des Nations unies.
Les gagnants recevront un financement de départ, soit une enveloppe de 10 000 dollars. Les vainqueurs bénéficieront également d’une formation intensive et d’un encadrement personnalisé pour développer leurs différents projets environnementaux.
Les projets présentés par les Africains
Les entrepreneurs africains finalistes du concours « Jeunes champions de la terre » traitent de diverses thématiques environnementales. Fernanda Samuel, ingénieure angolaise en pétrochimie a mis sur pied un projet baptisé « Otchiva ». Son projet vise une utilisation durable des mangroves en Angola ; ainsi que le bien-être de tous les êtres vivants qui en dépendent.
Le second projet présenté a été initié par Ghislain Irakoze. À travers son entreprise Wastezon, le jeune entrepreneur rwandais fournit aux ménages et aux acteurs du recyclage, des technologies de pointe pour la collecte, le tri et la traçabilité efficaces des déchets (les déchets électroniques en particulier). « À ce jour, nous avons collecté plus de 416 tonnes de déchets électroniques au Rwanda, ce qui équivaut à 2826,42 tonnes d’émissions de dioxyde de carbone évitées », indique Ghislain Irakoze.
D’après le fondateur de l’entreprise Wastezon, la prochaine étape consistera à introduire une solution gagnant-gagnant intitulée « Wastezon Smart Bin », qui répond à la fois aux besoins des ménages en matière de collecte des déchets et à la demande croissante d’engrais ou de compost. « Wastezon Smart Bin offrira un tri automatisé qui suivra la décomposition des déchets, stérilisera l’odeur des déchets et fournira des informations en temps réel pour permettre une circularité efficace des déchets », souligne Ghislain Irakoze.
L’hydrogène vert pour lutter contre la pollution de l’air
L’entrepreneur nigérian Joy Egbe lutte depuis plusieurs années contre la pollution de l’air à travers sa technologie « Just Add Water ». Il s’agit d’un dispositif qui utilise des cellules solaires conformes et de l’eau pour générer de l’hydrogène vert via des piles à combustible réversibles. Selon Joy Egbe, la solution en est à sa phase pilote et dessert actuellement 26 ménages au Nigéria et 5 entreprises.
Nzambi Matee, le quatrième prétendant africain au titre de jeunes champions africains 2020 a créé l’entreprise Gjenge Makers, spécialisée dans la fabrication de produits de construction durables, alternatifs et abordables. Actuellement, la société kenyane produit des pavés écologiques qui sont faits de déchets de plastique et de sable recyclés.
La lutte contre la déforestation
L’autre projet présenté est celui du Kenyan Richard Kakunga Wambua. L’initiative est baptisée GreenPap. « C’est une plateforme mobile basée sur le web qui permet aux utilisateurs de planter virtuellement des arbres par l’intermédiaire de nos ambassadeurs verts, d’analyser et de visualiser des données pour surveiller les taux de survie des arbres dans tout le pays, grâce à l’utilisation de drones et d’images satellites », explique Richard Kakunga Wambua. La plateforme cherche aussi à établir un changement de paradigme en passant de la plantation sporadique d’arbres à une culture d’arbres plus ciblée, en recommandant les meilleures espèces d’arbres à planter en fonction des conditions climatiques et de la composition du sol d’une zone donnée.
Inès Magoum