La dégradation des terres et des forêts est l’un des défis environnementaux les plus urgents en Afrique. Ce qui peut être défini comme la perte de la qualité des terres et de leur utilité pour l’homme et la survie des écosystèmes, affecte près de 46% de la superficie du continent africain, selon les résultats d’une étude publiée en 2013 par les chercheurs, Edwige Botoni et Sébastien Subsol. Pour stopper et inverser la dégradation des terres dans les zones arides d’Afrique, un programme cible neuf pays du continent ayant des territoires désertiques. Il s’agit pour la région Afrique australe, de l’Angola, du Botswana, du Malawi, du Mozambique, de la Namibie, et du Zimbabwe. En Afrique de l’Ouest le programme concerne le Burkina Faso, et en Afrique de l’Est, le Kenya et la Tanzanie. Le programme couvre également deux pays d’Asie centrale, le Kazakhstan et la Mongolie.
Dans ces 11 pays, il sera question au cours des 5 prochaines années, de gérer durablement une superficie totale de 12 millions d’hectares de terres arides, dont 1,1 million d’hectares seront réservés à la biodiversité et 10 000 hectares, consacrés aux forêts à haute valeur de conservation. Le programme touchera également plus d’un million de bénéficiaires directs, améliorera l’efficacité de la gestion de 1,6 million d’hectares d’aires protégées, restaurera près d’un million d’hectares de terres dégradées dans les zones arides et réduira 34,6 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre.
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Un programme financé par le FEM
Le Programme d’impact de la gestion durable des forêts sur les paysages durables des terres arides a été lancé lors du Forum mondial des paysages (GLF) Afrique, tenu virtuellement du 2 au 3 juin 2021. Le programme est financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), à hauteur de 104 millions de dollars. Placé sous la direction de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le programme sera mis en œuvre par un consortium constitué du Programme des Nations Unies pour l’environnement (Pnue) et le World Overview of Conservation Approaches and Technologies.
« En tant qu’initiative multifocale et intégrée, le programme aidera les pays à relever les défis communs de la gestion des terres arides et se traduira par de nombreux avantages dans les domaines de la dégradation des terres, de la biodiversité et du changement climatique et de la sécurité alimentaire », affirme Maria Helena Semedo, la directrice générale adjointe de la FAO. Selon la dernière édition d’Unasylva, une revue internationale de la foresterie et des industries forestières éditée depuis 1947 par la FAO, à ce jour, 74 pays et autres entités se sont engagés à restaurer 210 millions d’hectares de terre, soit une superficie égale à la moitié de celle de l’Inde. Toutefois, la publication souligne qu’il reste encore beaucoup à faire à l’échelle nationale, régionale et mondiale pour respecter les engagements pris dans le cadre du défi de Bonn, qui vise à restaurer 350 millions d’hectares de terres dégradées et déboisées d’ici 2030, et d’autres engagements internationaux, notamment l’Initiative de restauration des paysages forestiers africains (AFR100).
Boris Ngounou