Pour la BAD, l’Afrique a le plus besoin de journalistes spécialisés sur les sujets du changement climatique. La banque organise, dans son pavillon à la COP24, un atelier de formation des journalistes africains, sur la couverture des négociations climatiques.
La Banque africaine de développement (BAD), est convaincue qu’une meilleure couverture de l’actualité climatique en Afrique, peut être salutaire. Pendant les deux semaines de la COP24, la plus importante conférence annuelle sur le climat, la Banque organise dans son pavillon, un atelier dédié aux journalistes africains, présents à ce rendez-vous. Aussi, la Banque a-t-elle fait le choix de parrainer la venue de quatre jeunes journalistes, issus des quatre coins du continent (Madagascar, Kenya, Soudan et Tunisie), dans le cadre d’un partenariat conclu avec Climate Tracker, une organisation internationale qui œuvre à la spécialisation des journalistes en matière de changement climatique, notamment en Afrique.
Ces journalistes africains sont notamment outillés concernant les rouages des négociations dans le domaine de la finance climatique. Ils suivent également de près les négociations, dont ils se feront l’écho, dans la presse et les différents médias de leurs pays respectifs.
Cette initiative s’inscrit en droite ligne de la vocation de la Banque, à diffuser savoir et connaissances, et dans la mission qu’elle s’est assignée en matière de renforcement des compétences. « Ces jeunes Africains représentent la nouvelle génération à qui il revient de bâtir l’avenir du continent », précise la BAD, pour qui l’Afrique a d’autant plus besoin de journalistes spécialisés en changement climatique qu’elle est la région la plus vulnérable en ce domaine.
7 sur 10 pays parmi les plus touchés par le changement climatique sont en Afrique
En 10 ans, de 1995 à 2015, le continent a subi 136 épisodes de sécheresse, dont 77 dans la seule région d’Afrique de l’Est. En 2015, ils ont durement frappé l’Afrique australe et l’Afrique du Nord ; et l’Afrique du Sud continue de vivre en 2018 l’une des pires sécheresses qu’elle ait eu à subir depuis un siècle, au point que Le Cap a failli se retrouver cette année sans eau potable. Alors que l’effet inverse s’est produit au Niger, au Mozambique, en République démocratique du Congo, à Madagascar, en Angola, en Côte d’Ivoire et au Malawi, où des inondations ont été meurtrières et dévastatrices.
Les changements climatiques se traduisent de manière injuste en Afrique. Alors que le continent contribue pour moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), elle en est l’une des premières victimes. Sur les 10 pays au monde considérés comme les plus menacés par le changement climatique, 7 sont africains : la Sierra Leone, le Sud-Soudan, le Nigeria, le Tchad, l’Éthiopie, la Centrafrique et l’Érythrée.
Et le futur proche s’annonce encore plus ravageur. Dans un rapport publié le 29 novembre 2018, à la veille de l’ouverture des portes de la COP24, l’Organisation météorologique mondiale fait savoir qu’après 2015, 2016 et 2017, 2018 sera sans doute la quatrième année la plus chaude du siècle.
Boris Ngounou