Où en sont les partenariats multipartites sur la transition écologique et les marchés carbones ? Comment peuvent-ils contribuer à mobiliser davantage d’investissements privés et dans quels secteurs prioritaires ? Autant de questions qui étaient en discussion lors de la table ronde « Une nouvelle méthode : les partenariats pour une croissance verte ». Le panel qui s’est tenu au Palais de Brongniart dans le cadre du Sommet pour un « Nouveau pacte financier mondial » organisé par l’État français a été animé par six hautes personnalités dont quatre chefs d’États.
La lutte contre les inégalités et le combat pour la planète ne trouveront de réponses qu'avec l'unité de la communauté internationale.
C'est toute l’ambition du Sommet de Paris. pic.twitter.com/AgxWZ42X4f
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 23, 2023
Il s’agit de Denis Sassou-Nguesso, le président de la République du Congo, Abdel Fattah Al-Sissi de la République arabe d’Égypte,Cyril Ramaphosa, de la République d’Afrique du Sud, Gustavo Petro Urrego, de la République de Colombie. Aux côtés d’Ursula Von Der Leyen la présidente de la Commission européenne et du scientifique M Sanjayan à la tête de l’organisation non gouvernementale (ONG) américaine Conservation International, la modératrice Catherine Colonna par ailleurs ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères a évoqué la diplomatie multilatérale comme arme pour en découdre avec le dérèglement climatique.
C’est que le phénomène s’attaque aux ressources naturelles et à la santé économique des nations avec à la clé l’inflation et les inégalités de tous ordres. Dans ce contexte, l’évènement piloté par l’Élysée et le Quai d’Orsay a été qualifié de « Sommet de la rupture » par Denis Sassou Nguesso. « Après la COP de l’espoir (Copenhague2009) et celle de Charm-el Cheikh en 2022, l’heure est aujourd’hui aux solutions concrètes en faveur de la survie de l’humanité. À notre échelle, 16 pays se sont déjà associés pour la mise en place du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo », explique le président congolais.
Penser et agir collectivement
Un avis partagé par son homologue Gustavo Petro Urrego qui dirige la Colombie depuis 2022 avec pour priorité absolue le développement durable. « Même si l’on plante des arbres sur toute la terre, les émissions de gaz à effet de serre (GES) des pays du Nord auront toujours un impact. Il faut relever absolument les niveaux d’investissements pour basculer des énergies fossiles vers les énergies propres. Alors, une réforme du système de financement climatique est nécessaire à travers l’instauration d’une taxe verte contraignante et la création d’un groupe d’experts (économistes, environnementalistes, etc.) d’ici à la COP28 de Dubaï », martèle le socialiste et locataire du palais Nariño de Bogota.
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Pour sa part Cyril Ramaphosa, le chef de l’État sud-africain a laissé entendre que la croissance verte escomptée fait appel à une gouvernance équitable et inclusive « qui prenne en compte tout le monde ». Si la Banque africaine de développement (BAD) et l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) ont désigné en 2018 le Maroc, la Tunisie, le Kenya, le Rwanda, le Sénégal, le Gabon et le Mozambique comme les meilleurs élèves en matière de croissance verte sur le continent, la nation arc-en-ciel quant à elle s’est lancée dans une diplomatie de charme au cours des dernières années pour conquérir les partenaires et les investisseurs de divers les horizons.
Benoit-Ivan Wansi