Cela fait bien longtemps que la Finlande veut se lancer à la conquête de l’Afrique. Cette ambition se concrétise de plus en en plus. Ce pays du nord de l’Europe veut investir dans les énergies renouvelables. Et plus particulièrement dans les éoliennes.
À l’occasion de l’Assemblée annuelle du Fonds monétaire international et de Banque mondiale qui s’est achevée le 13 octobre 2018 à Bali, en Indonésie, la ministre du Commerce extérieur et du Développement, Anne-Mari Virolainen, a signé un accord de coopération en matière d’assistance avec la Société financière internationale (SFI). Il s’agit de la branche de la Banque mondiale chargée du financement des entreprises.
« Dans les pays en développement, l’approvisionnement en électricité est aussi une question de droits de l’homme, et le manque d’électricité agit comme un frein au développement social », a affirmé Anne-Mari Virolainen. Le pays passera par la SFI pour financer un certain nombre de projets en Afrique. Le montant de cette réserve d’investissement est fixé à 114 millions d’euros.
Des financements pour le parc éolien du lac Turkana
Le financement, que la Finlande veut mettre à la disposition de l’Afrique, s’étalera sur une période de quatre ans. L’argent sera injecté dans plusieurs projets menés par des entreprises privées et remboursables sur une période de 25 ans. Un premier projet est déjà ciblé. Il s’agit du parc éolien du lac Turkana, au nord de la vallée du Rift au Kenya.
Présenté comme l’un des plus importants investissements privés du pays, le projet est mené par un consortium composé de Vestas, Aldwych International Limited, KP&P BV Africa. Le coût total du projet s’élève à plus de 850 millions de dollars, et devrait permettre de produire 310 MW, qui seront vendus à Kenya Power (KPLC) sur une période de 20 ans. Le projet a déjà reçu le financement de la Banque africaine de développement (BAD), de Standard Bank of South Africa, de Nedbank, de Norfund, de la Banque européenne d’investissement (BEI)…
Ce n’est pas la première fois que la Finlande signe un partenariat avec la SFI. Un accord a également été signé en 2017 concernant le Programme sur le changement climatique. Ce dernier a permis la mise en place d’un fonds qui permet d’investir dans de nouveaux projets « avec des prévisions de recettes modérées ». L’objectif est « d’attirer d’autres capitaux » selon Anne-Mari Virolainen. Dans ce cadre, un important projet de Gaia Energy sera financé à hauteur de 3 millions d’euros. L’entreprise marocaine envisage de construire 22 parcs éoliens dans neuf pays d’Afrique : la Côte d’Ivoire, du Ghana, l’Éthiopie, le Kenya, la Tanzanie, le Nigeria, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. Chaque centrale aura une capacité de 3 MW.
Jean Marie Takouleu