Deux acteurs majeurs viennent de joindre leur force pour améliorer l’accès à l’électricité en Afrique. Il s’agit d’Africa50, le fonds d’investissement de la Banque africaine de développement (BAD) et de Power Africa, une initiative dirigée par le gouvernement américain. L’accord entre Africa50 et Power Africa s’est concrétisé à Johannesburg, en marge de l’Africa Investment Forum (AIF), qui s’est tenu du 11 au 13 novembre 2019. Le but de cette alliance est de décupler les investissements en faveur de la construction des infrastructures de production d’électricité sur le continent africain.
« La production et le transport d’énergie sont parmi les besoins d’infrastructures les plus urgents en Afrique, avec d’importants effets multiplicateurs d’économies. Pour développer avec succès des projets dans le secteur de l’énergie, nous avons besoin de la collaboration de toutes les parties prenantes, c’est pourquoi nous sommes heureux de nous associer à l’initiative Power Africa », explique Koffi Klousseh, le directeur du développement des projets chez Africa50.
Des acteurs très engagés en Afrique
Le nouveau partenariat entre Africa50 et Power Africa devrait permettre d’accroître plus rapidement l’accès à l’électricité, qui constitue actuellement l’un des plus grands défis du continent africain. Les deux acteurs sont d’ailleurs très actifs et pourraient contribuer à relever ce défi inscrit en 7e position dans les Objectifs de développement durable (ODD) de l’Organisation des Nations unies (ONU).
Africa50 multiplie ses investissements dans la production des énergies renouvelables en Afrique. Le fonds d’investissement participe à la construction du complexe solaire photovoltaïque de Benban dans le gouvernement d’Assouan en Égypte, au côté du producteur indépendant d’électricité (IPP) norvégien Scatec Solar et de la société d’assurance Kommunal Landspensjonskasse (KLP) ainsi que Norfund, le Fonds d’investissement du gouvernement norvégien.
Africa50 investit également dans l’hydroélectricité avec la construction du barrage hydroélectrique de Nachtigal, au centre du Cameroun. Ce projet est développé dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) réunissant l’État du Cameroun, le géant Électricité de France (EDF), Stoa Infra Energy, un fonds d’investissement spécialisé dans les infrastructures et l’énergie en Afrique, en Amérique latine et en Asie du Sud-Est, ainsi que la Société financière internationale (SFI), la filiale de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé. Plus au sud du continent, précisément sur l’île de Madagascar, Africa50 participe au développement du projet hydroélectrique de Volobe, situé dans la région de Toamasina à l’est du pays. Ce projet est développé par le groupe Axian, une entreprise basée à Tananarive, en partenariat avec SN Power, une entreprise norvégienne.
Pour sa part, Power Africa est piloté par l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid). Cette initiative réunit des investisseurs comme l’Overseas Private Investment Corporation (Opic), l’institution de financement du développement du gouvernement des États-Unis, l’Union européenne, la Banque mondiale, le fonds d’investissement britannique Actis… On y trouve aussi des entreprises comme Engie, Azuri Technologies ou encore Bboxx.
Jean Marie Takouleu