Le réseau de l’International Agroecological Movement of Africa (IAM Africa) vient de connaitre une extension considérable. Sa charte a été signée par son 112e membre, Afruibana. C’est une association panafricaine regroupant les producteurs et exportateurs de fruits, notamment la banane, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Ghana. Avec un total de 80 000 emplois direct et indirect, ainsi qu’une production d’un peu plus de 600 000 tonnes de bananes en 2019, Afruibana entend tirer davantage profit de l’accompagnement des acteurs européens. « Notre adhésion à l’initiative multilatérale IAM Africa s’inscrit dans la logique collaborative de notre association. Nous sommes convaincus de ce que la transformation de l’agriculture africaine avec des chaînes de valeur durables et compétitives se fera avec la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes du secteur » affirme Joseph Owona Kono, le président de l’association Afruibana.
Lancée en marge de la troisième édition du « One Planet Summit », tenue à Paris le 11 janvier 2021, la jeune initiative agroécologique et multilatérale IAM Africa a en effet pour ambition de booster durablement l’agriculture africaine avec l’accompagnement technicofinancier de l’Europe.
Investir dans l’agriculture durable en Afrique
L’agriculture compte parmi les principaux leviers de développement du continent où près de 70 % de la population vit encore en zone rurale. Aujourd’hui, 600 millions d’hectares de terres arables non cultivées se trouvent en Afrique, ce qui lui offre un potentiel de croissance considérable. La modernisation du secteur agricole africain, notamment par l’agroécologie, le numérique et le social business, intervient dès lors comme une priorité, nécessaire à la combinaison entre performance économique et préservation de l’environnement.
Cette démarche est d’ailleurs soutenue par le président du Fonds international de développement agricole (FIDA). Prenant part au Sommet pour l’adaptation aux changements climatiques organise par les Pays-Bas le 25 janvier 2021, Gilbert F. Houngbo a affirmé que « si les investissements destinés à aider les petits exploitants à s’adapter aux changements climatiques n’augmentent pas sensiblement, nous risquons de voir la faim gagner largement du terrain et le monde en proie à l’instabilité ».
Boris Ngounou