L’Agence française de développement (AFD) s’est associé l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour le lancement d’un projet de gestion durable de la faune sauvage dans la Zone de conservation transfrontalière du Kavango-Zambèze (Kaza). Les deux partenaires financent ce projet à hauteur de 3,5 millions d’euros.
En Afrique australe, la Zone de conservation transfrontière Kavango-Zambèze (Kaza) est au centre d’un projet de gestion durable de la faune sauvage. Dans le cadre de ce projet lancer récemment par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Agence française de développement (AFD), 3,5 millions d’euros seront mobilisés pour éliminer les menaces découlant de la « chasse non durable » qui se pratique à certains endroits, dans cette zone de conservation de la biodiversité couvrant une partie de l’Angola, du Botswana, de la Namibie, de la Zambie et du Zimbabwe.
L’initiative de l’AFD et de la FAO sera mise en œuvre en partenariat avec les gouvernements du Botswana et de Namibie, dans le cadre du Programme de gestion durable de la faune sauvage. L’objectif à terme est la fermeture et la fragmentation des habitations, qui empêchent les animaux d’accéder aux ressources dont leur survie dépend. Le projet a aussi pour vocation de combattre le braconnage et l’abattage d’animaux du fait d’antagonismes entre populations humaines et espèces sauvages. La question du conflit homme-faune est très pressante en Afrique australe, notamment dans le bassin de l’Okavango où le stress hydrique s’installe progressivement, poussant les deux parties à se rencontrer fréquemment.
Le partenariat avec des organisations de défense de la nature
« Le projet doit profiter à la faune et aux écosystèmes de la zone de conservation transfrontière, tout en renforçant la résilience des populations locales dont l’alimentation et les revenus en dépendent, au moins en partie », explique Mette Wilkie, la directrice de la division « Forêts » à la FAO. Le projet bénéficiera également d’un soutien technique du Wild Entrust Africa, ainsi que du Fonds mondial pour la nature (WWF) qui interviendra en Namibie, dans l’aire de dispersion de la faune sauvage de Khaudum-Ngamiland (Botswana) et dans les réserves de conservation communautaire de la région du Zambèze et autour du parc national de Khaudum (Namibie).
L’appui technique de ces deux partenaires sera crucial pour la mise en place de nouvelles réserves de conservation communautaires. Selon la FAO, la Namibie est déjà dotée d’un réseau de 86 réserves de conservation communautaires, qui occupent 20 % du territoire et abritent près de 230 000 personnes.
Combattre le conflit homme-faune à travers la lutte contre la pauvreté
Pour Gilles Kleitz, le directeur du département « Transition écologique et gestion des ressources naturelles » de l’AFD, en Namibie, en 2018, les réserves de conservation ont procuré à leurs bénéficiaires divers avantages (revenus, salaires et avantages en nature, tels que la viande) dont le montant s’élevait à plus de 10 millions de dollars. Leur contribution économique globale a dépassé 62 millions de dollars, en permettant la création de plus de 5 300 emplois dans des activités ou des entreprises en rapport avec les réserves de conservation.
Le projet de l’AFD et la FAO contribuera à la lutte contre la pauvreté qui occasionne la destruction de l’environnement et le conflit hommes-faune dans la Zone de conservation transfrontière Kavango-Zambèze. Cette fameuse zone des cinq frontières (Namibie, Botswana, Zimbabwe, Zambie et Angola) comprenant la majeure partie du bassin supérieur du fleuve Zambèze ainsi que le bassin et le delta de l’Okavango, concentre une faune sauvage très diversifiée. Dans cette aire protégée, les animaux qui ne connaissent pas de frontières passent d’un pays à l’autre au gré des saisons. D’ailleurs, 50 % des éléphants africains se concentrent dans la Zone de conservation transfrontière Kavango-Zambèze.
Jean Marie Takouleu