La Communauté de développement d’Afrique australe (Sadc) et l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid) ont décidé de lancer un programme de gestion des ressources en eau transfrontalière. Une initiative qui tombe à pic…
Lors d’un colloque réunissant les journalistes à Kasane au nord du Botswana, Jeanette Normand, spécialiste de la gestion des ressources en eau à l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid) en Afrique australe, a annoncé la mise en place d’un programme quinquennal pour la gestion des ressources en eau transfrontalières d’Afrique australe. Baptisé Resilient Waters Program, il sera mis en place avec la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).
L’initiative vise à aider les pays membres de la SADC à travailler ensemble pour faire face aux défis écologiques actuels, notamment le changement climatique qui se manifeste dans cette région par la sécheresse. L’enjeu le plus prégnant reste l’accès à l’eau potable dans une sous-région où plusieurs pays doivent partager un même bassin fluvial. C’est le cas du bassin du fleuve du Limpopo, situé plus au sud du continent africain. Jeanette Normand a affirmé que ce bassin fluvial serait l’une des priorités du Resilient Waters Program.
Le défi de la gestion transfrontalière des ressources en eau
Le bassin du fleuve du Limpopo profite à plus de 18 millions de personnes, principalement au Botswana, au Zimbabwe, au Mozambique et en Afrique du Sud. L’autre bassin fluvial importan,t en Afrique australe, est l’Okavango qui fournit de l’eau pour la consommation domestique et l’irrigation à plus d’un million de personnes en Angola, au Botswana et en Namibie.
L’objectif du Resilient Waters Program est de renforcer la résilience des ressources en eau et d’harmoniser leur gestion pour les communautés qui vivent grâce à la resource de ces différents bassins fluviaux. L’Usaid et la SADC entendent travailler avec les organisations sous-régionales qui interviennent dans le secteur sensible de l’eau. C’est le cas de la Zone de conservation transfrontalière du Kavango-Zambèze (KAZA-TFCA), la fameuse zone des cinq frontières (Namibie, Botswana, Zimbabwe, Zambie et Angola) comprenant la majeure partie du bassin supérieur du fleuve Zambèze ainsi que le bassin et le delta de l’Okavango.
Ici, il n’est plus seulement question de la gestion des ressources en eau transfrontalières, mais également de la préservation de ces ressources, et par ricochet la préservation de la biodiversité qui est très importante dans cette partie du continent africain. KAZA-TFCA abrite ainsi l’une des plus importantes populations d’éléphants en Afrique avec 130 000 pachydermes recensés côtés botswanais.
La gestion des ressources en eaux transfrontalières, la préservation des autres ressources et la protection de la biodiversité, constituent également des enjeux cruciaux que devront affronter le Kenya et la Tanzanie qui prévoient de construire des barrages sur la rivière Mara… au cœur du parc national du Serengeti et de la réserve du Masai-Mara.
Jean Marie Takouleu