Les pays d’Afrique australe sont favorables au développement du marché de l’off-grid solaire, et Sola Group compte bien exploiter les potentialités. Ce fournisseur vient de bénéficier d’un investissement de 400 millions de rands sud-africains (près de 26 millions de dollars). Les fonds viennent d’African Infrastructure Investment Managers (AIIM), un gestionnaire de fonds de capital-investissement appartenant à Old Mutual et Nedbank Energy Finance, une filiale de Nedbank, un établissement financier basé en Afrique du Sud.
Le premier pays visé par Sola Group pour fournir l’off-grid solaire aux entreprises est l’Afrique du Sud. « Ce partenariat réunit trois entités très expérimentées dont les compétences combinées offrent aux consommateurs des solutions d’énergie propre à un moment où notre pays (Afrique du Sud) en a désespérément besoin », explique Chris Haw, le président directeur général de Sola Group.
Plus de 40 MW d’off-grid attendus
Les deux nouveaux investisseurs de Sola Group sont très actifs dans le secteur des énergies renouvelables en Afrique. Nedbank fait partie des établissements financiers qui participent fortement au Programme d’approvisionnement en énergies renouvelables de l’Afrique du Sud (REIPPP). Il s’agit d’un programme dont l’objectif est d’encourager les producteurs indépendants d’énergies (IPP) renouvelables à investir en Afrique du Sud.
AIIM est plus connu pour ses investissements dans l’off-grid solaire. Récemment encore, elle a levé 300 millions de dollars pour fournir pour financer les entreprises qui fournissent cette solution hors réseau en Afrique de l’ouest. Le soutien de ces deux partenaires contribuera fortement au projet de Sola Group. Elle veut fournir des off-grids solaires aux entreprises, avec une capacité cumulée de 40 MW. Les entreprises pourront ainsi bénéficier de l’électricité sans besoin avoir d’effectuer un investissement. Elles se contenteront de payer une facture mensuelle.
Un réseau national défaillant
Solar Group a déjà signé des contrats pour fournir des off-grids solaires à des entreprises, notamment des brasseries, avec une capacité cumulée de 15 MW. Cette solution est indispensable pour les entreprises sud-africaines qui essuient des pertes à cause du réseau national d’électricité défaillant. Ce problème est en partie causé par une production d’électricité déficitaire et la crise que traverse la compagnie publique Eskom.
Et la situation est loin de s’arranger puisque les résultats pour l’exercice 2019 ne sont guère favorables à Eskom. Elle a perdu 20,7 milliards de rands (plus de 1,3 milliard de dollars). Le ministère sud-africain des Finances est venu à la rescousse en annonçant un plan d’investissement de 59 milliards de rands (près de 4 milliards de dollars) d’investissement dans Eskom sur 2 ans.
En attendant une éventuelle évolution de la situation avec les résultats du deuxième tour du REIPPP, l’off-grid est une solution privilégiée par le gouvernement pour les entreprises. Cette solution permettra d’éviter le décrochage de l’économie sud-africain face à la concurrence nigériane.
Jean Marie Takouleu