Plus de 150 vautours ont récemment été retrouvés morts au Botswana et en Afrique du Sud. Pour des organisations de protection de la nature, ces oiseaux auraient consommé des carcasses d‘animaux empoisonnés par des braconniers qui entendaient opérer à l’abri des rangers. C’est un énième massacre en masse perpétré contre un animal, classé en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Les vautours africains (Gyps africanus) subissent un nouveau massacre de masse en Afrique Australe. Les événements se sont déroulés les 11 et 12 août 2022 en Afrique du Sud et au Botswana, tuant un peu plus de 150 vautours à dos blancs. Plus d’une cinquantaine de corps sans vie a été retrouvée dans le parc national de Chobe au nord du Botswana et une centaine d’autres dans le parc de Kruger au nord-est de l’Afrique du Sud.
Selon les organisations Vulpro et SANParks (South African National Parks), ces rapaces seraient morts après avoir consommé la carcasse d’un buffle empoisonné. L’empoisonnement des vautours n’est pas rare en Afrique australe, riche en faune sauvage. En se regroupant par vol au-dessus des carcasses, ils trahissent les positions des braconniers. Pour garder leur activité illégale loin des regards des rangers, certains braconniers choisissent d’en découdre avec ces oiseaux. Ils badigeonnent les carcasses avec des pesticides agricoles hautement toxiques.
Risque d’extinction aggravé pour le vautour d’Afrique
Cet autre massacre massif de vautour par empoisonnement intervient après celui survenu en juin 2019 au Botswana. Pour éviter de se faire repérer, des braconniers avaient empoisonné plusieurs carcasses d’éléphants, causant la mort d’environ 500 vautours. « Compte tenu du statut critique des vautours dans le monde, des empoisonnements de cette ampleur font courir à l’espèce un risque croissant d’extinction », déclare Yolan Friedmann, le directeur d’Endangered Wildlife Trust, une organisation sud-africaine de protection de la faune sauvage.
Selon Kerri Wolter, le fondateur de Vulpro, une organisation de protection des vautours d’Afrique du Sud, les vautours font partie des animaux dont le rythme d’extinction est le plus rapide au monde. « Le vautour africain, dont il ne reste plus que quelques milliers d’individus dans la nature, a ainsi vu sa population décliner de 90 % ces 30 dernières années », précise l’expert.
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Classé en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les vautours jouent un rôle écologique très important dans la nature. Ils aident à stopper la propagation des maladies, en nettoyant les carcasses en décomposition.
Boris Ngounou