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AFRIQUE CENTRALE : la Cafi débloque 65 M$ pour la préservation de la forêt congolaise

AFRIQUE CENTRALE : la Cafi débloque 65 M$ pour la préservation de la forêt congolaise©Gustavo FrazaoShutterstock

Le bassin du Congo à nouveau au centre de l’attention. La préservation de ce sanctuaire de la biodiversité, situé en Afrique centrale, vient de faire l’objet d’un nouvel accord de financement.
La Déclaration commune sur l’Initiative pour la forêt d’Afrique centrale (Cafi) dont la présidence est actuellement assurée par la France a signé une lettre d’intention pour le financement du plan d’investissement de la stratégie Redd+ de la République du Congo. La cérémonie de signature a eu lieu le 3 septembre 2019 à Paris, entre le président français Emmanuel Macron et son homologue congolais, Denis Sassou N’Guesso.
La lettre d’intention permet un déblocage de fonds à hauteur de 65 millions de dollars pour la préservation de la forêt tropicale en République du Congo. Il s’agit notamment de la mise en œuvre de projets et programmes favorisant la gestion durable des écosystèmes forestiers à travers le développement d’un schéma national d’affection des terres et la tenure foncière favorisant la reconnaissance des droits traditionnels sur les terres. Les fonds financeront également la protection et la gestion durable des tourbières de la République du Congo, en interdisant tout drainage et assèchement. Ces fonds soutiendront aussi l’augmentation des stocks de carbone à travers le reboisement et l’agroforesterie ainsi que le développement des énergies renouvelables.
La lettre d’intention limite par ailleurs la possibilité du Congo de convertir des forêts à un maximum de 20 000 hectares par an, au lieu des 35 000 demandés par le gouvernement, et encore, ces aménagements doivent-ils se faire impérativement en dehors des zones à haut stock de carbone et à haute valeur de conservation.

L’Europe remédie-t-elle à l’oubli de la forêt du Bassin du Congo ?

Le soutien de la Cafi intervient un peu plus d’une semaine après la tenue du G7 de Biarritz en France, où 20 millions de dollars avaient été débloqués pour éteindre les feux de forêt en Amazonie, alors qu’une carte de la station spatiale américaine (Nasa) présentait une situation au moins comparable en Afrique et précisément dans le bassin du Congo. Cette action avait alors été qualifiée d’injuste, car si l’Amazonie avec ses 5 millions de kilomètres carrés se trouvait au centre de toutes les discussions du G7, le Bassin du fleuve Congo, qui offre une superficie de 4 millions de km2 et 220 millions d’hectares de forêts, était à peine évoqué.
Cet oubli est désormais réparé à travers le soutien de la Cafi. Cette organisation est née de la volonté de six pays à Copenhague en 2009, lors de la COP15, d’appuyer les efforts de préservation et de gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale. Ces pays sont : la France, la Norvège, l’Allemagne, la Belgique et la Grande-Bretagne.
Boris Ngounou

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