La conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers prennent une dimension régionale en Afrique centrale. La quasi-totalité des pays de la sous-région, réunis au sein de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac), ont signé la déclaration de Glasgow sur les forêts et l’utilisation des terres. C’était le 2 novembre 2021 à Glasgow en Écosse, à l’occasion de la 26e Conférence des Nations unies sur le climat (COP26). Cette déclaration signée par 90 autres pays du monde, s’accompagne d’une longue liste d’engagements de la part d’acteurs des secteurs public et privé pour lutter contre le changement climatique, enrayer la destruction de la biodiversité et la faim, et protéger les droits des populations autochtones.
Le texte note également l’autonomisation des communautés locales, y compris les peuples autochtones, négativement affectés par l’exploitation et la dégradation des forêts. La déclaration vise également à mettre en œuvre et à remanier les politiques et les programmes agricoles afin de réduire la faim et de protéger l’environnement.
Le rôle des institutions financières
La finance est également un élément clé de l’engagement, les dirigeants promettant de faciliter l’alignement des flux financiers sur les objectifs internationaux visant à inverser les pertes et les dégradations, tout en garantissant des politiques permettant d’accélérer la transition vers une économie plus verte.
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Selon les Nations unies, la dernière décennie a vu environ 40 fois plus de fonds injectés des pratiques d’utilisation des terres destructrices plutôt qu’à la protection des forêts, à la conservation et à l’agriculture durable. C’est la raison pour laquelle la déclaration de Glasgow sur les forêts et l’utilisation des terres a été signée également par plus de 30 institutions financières couvrant plus de 8700 milliards de dollars d’actifs mondiaux sous gestion. Le but étant d’inverser cette situation, en s’éloignant des portefeuilles qui investissent dans des chaînes d’approvisionnement de produits agricoles de base à haut risque de déforestation et en s’orientant vers une production durable.
Pour le Premier ministre britannique, cette initiative s’inscrit également dans le cadre de la nouvelle promesse mondiale de financement des forêts, qui s’élève à plus de 12 milliards de dollars. « Les plus grands engagements collectifs de fonds publics pour l’action climatique de l’histoire. Mettons un terme à ce grand massacre mondial à la tronçonneuse », a déclaré Boris Johnson.
Boris Ngounou