Une analyse des flux financiers en faveur des forêts entre 2008 et 2017 montre que le bassin du Congo a capté 11,5 % des financements internationaux, loin derrière l’Asie du Sud-Est et l’Amazonie, qui ont reçu respectivement 54,5 % et 34 %. Ces études menées par la Commission des forêts de l’Afrique centrale (Comifac) démontrent que les 251 millions d’hectares de forêts d’Afrique centrale, qui constituent la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, ne reçoivent que très peu de financements internationaux.
Pour les pays ayant en partage le deuxième « poumon » vert de la planète, il s’est avéré nécessaire de mettre sur pied une « Task force finance », c’est-à-dire un groupe d’action financière, dont le but sera de mobiliser des fonds destinés à la gestion efficace de la biodiversité du bassin du Congo. C’était tout l’enjeu de l’atelier qui s’est tenu le 18 novembre 2019 à Douala au Cameroun. Les experts et les points focaux de la Comifac ont été formés à la mobilisation des fonds internationaux, afin d’être plus efficaces sur le terrain. Les projets évoqués par la Comifac portent notamment sur la gestion durable des forêts, la lutte contre le braconnage et l’amélioration des conditions de vie des populations riveraines.
Le bassin du Congo peine à mobiliser les fonds
Au cours de l’atelier de formation de Douala, Benjamin Singer, représentant du forum des Nations Unies sur les forêts, a rappelé qu’il y avait pourtant beaucoup de financements disponibles pour l’Afrique centrale au niveau international. Mais l’accès à ces financements est conditionné par plusieurs critères qui ne sont pas toujours remplis par les pays de la région.
Il s’agit entre autres, de la capacité à s’endetter, d’un profil de risques, de créanciers importants et de relations diplomatiques plus solides avec les pays donateurs. Ces éléments pourraient représenter quelques-unes des raisons pour lesquelles l’Asie du Sud-Est et la région amazonienne attirent plus facilement les financements internationaux.
Les pays d’Afrique centrale devraient par ailleurs améliorer la gestion des questions telles que la sécurité foncière et la sécurité juridique, afin d’attirer de nouveaux investissements.
Il faut rappeler que le financement des mesures de préservation de la biodiversité des forêts est d’autant plus important que ces forêts contribuent à la plupart des Objectifs de développement durable (ODD). Les forêts dispensent des services sociaux, économiques et environnementaux qui concourent à l’amélioration des moyens d’existence durables : la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la création de revenus et d’emplois, et la lutte contre le changement climatique.
Boris Ngounou