AFRIQUE CENTRALE : la finance durable est-elle reléguée au rang des discours ?

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AFRIQUE CENTRALE : la finance durable est-elle reléguée au rang des discours ?©Beac

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et ses partenaires ont organisé du 8 au 9 mai 2023 à Douala au Cameroun, un forum international sur la finance durable. Mais à part des déclarations et exposés sur le thème, aucun engagement n’a été acté, malgré l’urgence d’agir. Au cours de ce forum, il a été relevé que les effets du changement climatique affectent près de 130 millions de personnes sur la planète. Pour Greenpeace Afrique les dirigeants d’Afrique centrale devraient mettre en avant les populations locales et autochtones, dans le déploiement de la finance verte.

Près de 300 personnalités du secteur de la finance, ont pris part les 8 et 9 mai 2023 à Douala au Cameroun, au premier forum international sur la finance durable organisé par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), la Société financière internationale (SFI) et le Réseau de la banque et de la finance durables (SBFN). Placé sur le thème « Trajectoires vers la Finance durable », ce forum ambitionne de poser les jalons de la finance durable au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cemac).

« Nous avons besoin de protéger notre environnement, nous avons besoin de plus d’inclusions financières, nous avons besoin également d’une attraction des investissements extérieurs, des financements verts pour nos économies. Je pense que c’est absolument tout bénéfique pour nos États » déclare Abbas Mahamat Tolli, le gouverneur de la Beac.  Embrayant sur la même lancée, Martine Valcin, la responsable mondiale du conseil – ESG de la SFI, insiste sur les obligations vertes, qui permettent de « lever des fonds pour construire des barrages hydroélectriques, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES)».

La mise en avant des communautés locales

Le forum sur la finance durable de Douala visait à jeter les jalons de la finance durable en zone Cemac. Mais à part des exposés et discours, l’événement n’a pas connu des engagements notoires, allant dans la traduction des paroles aux actes. L’urgence de l’action est pourtant signée. Selon la Beac, les contrecoups du changement climatique et de la Covid-19 ont contracté la croissance économique de la sous-région à 2,9 % en 2020. L’institution financière indique par ailleurs que 11 millions de personnes seraient en proie à l’insécurité alimentaire en Afrique centrale.

L’initiative de la Beac et ses partenaires a été saluée par l’organisation de défense de la nature Greenpeace Afrique, qui par la même demande aux dirigeants d’Afrique centrale de mettre en avant les populations locales et autochtones, dans le déploiement de la finance verte.

Lire aussi-AFRIQUE CENTRALE: la Beac oriente ses États membres vers la finance durable

Les communautés locales jouent un rôle fondamental dans la préservation des forêts notamment dans le bassin du Congo grâce à leur approche coutumière de gestion des ressources forestières. « Malheureusement, elles sont au bas de l’échelle et ne bénéficient pas le plus souvent de ces financements verts de manière directe ou alors ne le font  que de façon très limitée. Il faudrait donc penser à créer des mécanismes spécifiques d’accès pour ces groupes et notamment la création de guichets spécifiques et simplifiés pour les communautés locales et autochtones auprès des différentes institutions financières », affirme Ranece Jovial Ndjeudja, responsable de la campagne forêt chez Greenpeace Afrique.

Boris Ngounou

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