Le projet Makala, qui a vu le jour en République démocratique du Congo, fête aujourd’hui ses dix ans. Il avait pour objectif de favoriser l’accès au charbon de bois tout en mettant un accent sur la protection de la nature. Le bilan positif de l’initiative invite à essaimer l’expérience.
Dans plusieurs pays d’Afrique centrale, la croissance démographique est forte. En République démocratique du Congo par exemple, le taux de croissance est de 3,30 % en 2017. Ajoutez à cela que plus de 85 % de la population dépend du charbon de bois comme source d’énergie pour la cuisson des aliments. Et vous comprendrez que l’exploitation de cette ressource est devenue un enjeu crucial de protection de l’environnement, notamment à cause des risques de déforestation. C’est à ce défi que répond le projet Makala (bois en lingala), depuis près de 10 ans.
Approvisionner les villes africaines en charbon de bois, de manière durable
Dans les grandes villes comme Kinshasa, Brazzaville ou encore Douala, l’utilisation du charbon de bois est actuellement incontournable. Il reste l’une des rares sources d’énergie en accessible à tous, 100 francs CFA le kg pour ce qui est du Cameroun et du Congo. Pour amortir l’impact de cette consommation sur l’environnement, Makala a créé autour des villes de Kinshasa et Brazzaville des plantations qui permettent de produire du charbon de bois sans dépendre de la forêt. Le projet permet aussi une meilleure gestion des forets situés en périphérie des grandes villes.
Conscient de l’importance qu’il y a à sensibiliser les populations sur les risques liés à la surexploitation des forêts, il s’investit aussi dans le renforcement des compétences des acteurs de la production du charbon de bois. Ce projet a reçu un coup de pouce de la part de l’Union européenne, du Centre français de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).
Le projet Makala s’est achevé 4 ans après sa création. Il a laissé place à CapMakala qui ambitionne aujourd’hui d’accroitre la production de charbon dans les villes de Kinshasa et de Kisangani entre autres. Les responsables souhaoteraient également étendre l’expérience à d’autres pays d’Afrique centrale.
Jean Marie Takouleu
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