La Commission des forêts d’Afrique Centrale (Comifac) veut s’assurer que le bois exporté par les pays du bassin du Congo, répond aux exigences de durabilité et de légalité. C’est tout le sens de Tropical Timber Trade facility (TTT). Il s’agit d’un futur projet trilatéral impliquant l’Afrique centrale, la Chine et l’Europe. Cette initiative vise la promotion du commerce des bois tropicaux et des produits dérivés légaux et/ou durables tout au long de la chaîne d’approvisionnement de l’Afrique centrale vers les marchés internationaux en passant par la Chine.
La note conceptuelle du projet a été signée le 22 septembre 2022 au siège de la Comifac à Yaoundé au Cameroun, par Hervé Maidou le Secrétaire exécutif de la Comifac, et Corinna Fricke, l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Cameroun. L’étude de faisabilité du projet sera réalisée par l’Agence de coopération internationale allemande pour le développement. (GIZ), grâce à l’appui du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ).
Seules 18% des concessions forestières sont légales en Afrique Centrale
D’après les initiateurs du futur projet TTT, l’augmentation de la production de bois tropicaux légaux et durables ralentira la dégradation des forêts et contribuera ainsi à une meilleure protection de la biodiversité. L’augmentation de la séquestration durable du CO2 qui en résulte permettra la protection du climat. La gestion forestière légale à grande échelle dans le bassin du Congo devrait accroître la demande à long terme de produits en bois tropicaux sur les marchés exigeants comme celui de l’Union européenne (UE) et des États-Unis d’Amérique et contribuera davantage à la conservation des forêts à long terme.
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Selon l’Association technique internationale des bois tropicaux (ATIBT), sur 55 millions d’hectares de concessions forestières en Afrique centrale, 18% sont vérifiées légales ou certifiées. Par ailleurs, 60 à 80% des exportations de bois et de produits dérivés sont à destination de la Chine. Ces bois et produits bois une fois arrivés en Chine sont transformés en produits finis qui sont vendus dans le pays et sur les marchés internationaux. Annuellement, en Chine, les importations de bois tropicaux issus des pays d’Afrique centrale oscillent autour des 7 à 10 millions de m3.
Il faut cependant noter que depuis juillet 2020, la Chine s’est munie d’un nouveau code forestier qui inclut en son Article 65 qu’il est interdit d’acheter, de transporter et de transformer du bois illégal. Ce code s’applique également aux bois importés.
Boris Ngounou