Des ingénieurs de plusieurs pays d’Afrique de l’Est ont participé récemment à une séance de formation organisée par Geothermal Development Company (GDC), l’entreprise publique en charge du développement des projets géothermiques au Kenya.
Les pays d’Afrique de l’Est ont d’énormes potentiels géothermiques encore inexploités. Rien qu’en Éthiopie, on estime ce potentiel à 10 000 MW. Les pays de cette région du continent africain veulent exploiter cette source d’énergie propre. Parmi eux, il n’y a que le Kenya qui ait réalisé de réelles avancées, avec une capacité géothermique installée de 700 MW, faisant de lui, le premier pays producteur d’énergie géothermique en Afrique.
Forte de cette expérience, Geothermal Development Company (GDC), l’entreprise publique en charge du développement des projets géothermiques au Kenya a organisé récemment une séance de formation qui a réuni 20 géologues dans son Centre d’excellence de Naivasha, dans le comté de Nakuru, à l’est du pays. Ces ingénieurs sont venus de Djibouti, d’Éthiopie, du Kenya et de la Tanzanie.
Une formation axée sur la fourniture de données géo-scientifiques
La formation de la GDC était intitulée The Geothermal Leapfrog Software. Son objectif était de « renforcer les capacités des experts en géothermie à recueillir, intégrer, traiter et interpréter les données géo-scientifiques, ainsi qu’à élaborer un modèle conceptuel tridimensionnel à l’aide de logiciel permettant de cibler les zones de forage des puits géothermiques et de déterminer la profondeur des réservoirs », explique Johnson Ole Nchoe, directeur général de la GDC.
Selon ce responsable, grâce aux données géo-scientifiques, il est beaucoup plus facile de déterminer la quantité de chaleur produite naturellement par la terre sur un terrain donné. « Cela réduit nettement les risques liés à l’exploration et augmente le taux de découverte des ressources naturelles. Le forage de puits géothermiques est une activité très coûteuse. De plus, il s’agit d’une activité très risquée, car il y a des chances qu’il y ait de la vapeur ou qu’il n’y en ait pas », explique Johnson Ole Nchoe. Cet expert souligne qu’à la date d’aujourd’hui, une bonne partie des données disponibles sur la géothermie en Afrique de l’Est, particulièrement dans le Grand Rift est caduque.
Formation à l’utilisation de logiciels…
Pour simplifier la tâche, des ingénieurs qui travailleront sur le terrain dans le cadre du développement des projets géothermiques dans le Grand Rift est-africain, il existe aujourd’hui des logiciels qui facilitent les études. C’est le cas de Leapfrog Geothermal. Il s’agit d’un outil de modélisation géologique en 3D qui s’interface avec les logiciels d’ingénierie et de géophysique de pointe de l’industrie pour l’interprétation rapide des réservoirs géothermiques. La modélisation et la visualisation 3D apportent clarté et compréhension au cycle de vie du développement géothermique, réduisant ainsi les risques entre l’exploration et l’exploitation sur le terrain. L’exploitation du logiciel figurait parmi les différents points développés lors de la formation organisée par GDC.
« Une meilleure compréhension de l’information permet également d’informer les investisseurs, les organismes de réglementation et le grand public, qui exigent de plus en plus des solutions énergétiques durables. La technologie et l’innovation qui réduisent les coûts associés à l’exploration géothermique et à la mise en valeur de nouveaux gisements présentent un avantage certain pour les entreprises et font avancer l’industrie », explique Leonard Wamalwa, l’un des formateurs de GDC.
Cette formation était soutenue par plusieurs institutions, notamment l’Unité de coordination intérimaire du projet — le Centre d’excellence géothermique africain (IPCU — AGCE), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et New Zealand Geothermal Company, la compagnie publique en charge du développement de l’énergie géothermique en Nouvelle-Zélande.
Jean Marie Takouleu