Le Programme alimentaire mondial (PAM) s’inquiète de l’insécurité alimentaire grandissante dans la corne de l’Afrique. L'organisme d'aide alimentaire des Nations unies indique qu’au moins 20 millions de personnes sont exposées à un risque de famine cette année en raison de la sécheresse qui s'aggrave au Kenya, en Somalie et en Éthiopie.
Le réchauffement climatique poursuit ses ravages sur le continent africain. La communauté internationale ne s’est pas encore remise de la consternation suscitée par les inondations survenues du 9 au 11 avril 2022 dans la province du Kwazulu Natal à l’est de l’Afrique du Sud (bilan provisoire s’élève à 443 morts et 4 000 maisons détruites), qu’une nouvelle catastrophe climatique est annoncée.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) indique qu’au moins 20 millions de personnes sont exposées à un risque de famine cette année en raison de la sécheresse qui s’aggrave au Kenya, en Somalie et en Éthiopie. Pour l’heure, « six millions de Somaliens, soit près de 40% de la population de ce pays, font face à des niveaux extrêmes d’insécurité alimentaire et, sans amélioration de la situation, à « un risque très réel de famine dans les mois à venir », s’inquiète le PAM.
Au Kenya, 500 000 personnes se dirigent vers une crise alimentaire, particulièrement au sein de communautés du nord qui vivent l’élevage du bétail. Alors qu’en Éthiopie, l’est et le sud du pays sont particulièrement affectés, avec près de 7 millions de personnes en besoin urgent d’aide humanitaire. Soit une nouvelle crise, alors que le pays peine déjà à gérer la situation catastrophique dans le nord du pays due à la guerre au Tigré.
Trois années sans saisons des pluies
La sécheresse qui sévit actuellement dans la Corne de l’Afrique a battu des records jamais atteints depuis près de 40 ans, selon les Nations unies, qui déplorent trois années sans saisons des pluies. Un stress hydrique hors norme, a ravagé les cultures et le bétail, et forcé de nombreuses personnes à quitter leur foyer en quête d’eau et de nourriture. « Cette sécheresse entraîne aussi le déplacement des communautés, et donc des conflits intercommunautaires et de forts taux de malnutrition » s’alarmée Marie Sasylva, la porte-parole du PAM.
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Dans une précédente sortie, en février 2022, sur les désastres de la sécheresse dans la Corne de l’Afrique, le PAM estimait ses besoins financiers dans cette région à 327 millions de dollars. C’est le montant nécessaire pour répondre aux besoins immédiats d’environ 4,5 millions de personnes au cours des six prochains mois et aider les communautés à devenir plus résilientes aux chocs climatiques extrêmes. « La situation exige une action humanitaire immédiate et un soutien constant pour renforcer la résilience des communautés pour l’avenir », affirme Michael Dunford, le Directeur du bureau régional du PAM pour l’Afrique de l’Est.
Boris Ngounou
