Le projet régional de gestion des eaux du lac Tanganyika vient d’être lancé à Bujumbura, la capitale du Burundi, en présence des responsables de l’Autorité du lac Tanganyika (ATL) qui est chargée de ce projet, ainsi que ceux de l’Union européenne et de l’Agence belge de développement (Enabel), qui participent au financement.
Dans son ensemble, le projet régional de gestion des eaux du lac Tanganyika a pour but d’améliorer durablement la gestion et le contrôle de la qualité des eaux transfrontalières du bassin de ce lac, le deuxième plus grand d’Afrique de l’Est après le lac Victoria. Cette retenue d’eau qui s’étend sur une superficie de 32 900 km2 est partagée par plusieurs pays de la région des Grands Lacs. Il s’agit de la République démocratique du Congo (RDC), du Burundi, de la Tanzanie, de la Zambie et du Rwanda.
Un projet régional important
Considéré comme le plus long lac d’eau douce du monde, puisqu’il s’étire sur 677 km, le lac Tanganyika représente une source d’eau potable pour des millions de personnes. Il recèle aussi un nombre important d’espèces de poissons et d’oiseaux aquatiques. Ces ressources attirent des touristes qui s’y baignent et explorent cette grande étendue d’eau limpide, avec une visibilité pouvant atteindre 25 m sous la surface.
Comme plusieurs étendues d’eau stagnante de la région des Grands Lacs, le lac Tanganyika fait face à des problèmes de sédimentation et surtout de pollution causée par les populations des villes et des villages nichés aux abords du lac. Plusieurs tonnes de marchandises et des embarcations de pêcheurs transitent par le lac, occasionnant la pollution au mazout.
C’est dire que le projet lancé par l’ATL est très important pour ce lac de rift. Le projet pilote se concentrera sur les villes construites aux abords du lac Tanganyika. Il s’agit de Bujumbura (Burundi), Uvira (RDC), Kigoma (Tanzanie), Mpulungu (Zambie) et Cyangugu (Rwanda). Dans la capitale du Burundi Bujumbura, l’ATL prévoit de soutenir le projet de réhabilitation de la station de traitement des eaux usées de Buterere. Elle est capable de traiter 33 000 m3 d’eaux usées par jour. En 2013, les experts indiquaient que cette station fonctionnait à peine à 40 % de sa capacité.
« À Kigoma (Tanzanie), le système de collecte et de gestion des déchets solides sera amélioré : de nouveaux conteneurs et des camions de ramassage plus adaptés viendront rationaliser le système », explique Wolfram Vetter, ambassadeur de l’Union européenne au Burundi. L’Union européenne a décidé de verser 6,9 millions d’euros pour la mise en œuvre de ce projet. Ces fonds serviront aussi à la création de cinq laboratoires et à la formation des techniciens qui contrôleront la pollution des eaux du lac, ainsi que le respect des normes sur l’eau.
Jean Marie Takouleu