Alors que la sécheresse affecte les récoltes en Afrique de l’Est, un nouveau partenariat entre le Partnerships for Forests (P4F) et la Plate-forme mondiale du café (GCP) renforcera la durabilité de la filière café, ainsi que les rendements des exploitants agricoles dans la région.
Grâce à la saveur corsée du Coffea Arabica cultivé principalement au sud-ouest de l’Éthiopie, l’Afrique de l’Est est devenue incontournable sur le marché mondial du Café. Seulement, la filière est confrontée aux aléas climatiques notamment les épisodes de sécheresses prolongées. C’est dans ce contexte que la Plate-forme mondiale du café (GCP) et le Partnerships for Forests (P4F), un programme financé par le Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth (FCDO) du gouvernement britannique, ont signé un accord en vue de la production durable du café et l’amélioration des revenus des agriculteurs de la région.
La première phase de ce partenariat initié en juin dernier se déroulera entre septembre 2022 et juillet 2023. Elle contribuera au renforcement des programmes nationaux de développement durable au Kenya et en Tanzanie, ainsi qu’à la mise en œuvre de l’initiative « Les jeunes pour le café en Ouganda », un concept implémenté à Kampala par le GCP. Selon sa directrice exécutive Annette Pensel, les caféiculteurs sont confrontés à une faible rentabilité accentuée par « le réchauffement climatique et la fluctuation des prix du café ». Dans ce contexte, la filière du café en Afrique de l’Est mise essentiellement sur la durabilité.
Une chaine de valeur résiliente
« L’Afrique de l’Est produit certains des meilleurs cafés du monde, et ce partenariat a le potentiel d’améliorer considérablement les moyens de subsistance de millions d’agriculteurs tout en restaurant et en préservant l’écosystème naturel des paysages de culture du café. Nous cherchons ainsi à mobiliser des investissements à grande échelle, qui intègrent des pratiques régénératives et une gouvernance paysagère durable dans le secteur au niveau régional », explique Ben Aschenaki, le directeur régional du P4F pour l’Afrique de l’Est.
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Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le caféier est un arbuste dont les feuilles contribuent à la séquestration du dioxyde de carbone (CO2). À cet effet, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) préconise plusieurs stratégies d’adaptation et d’atténuation pour limiter l’impact environnemental de la chaîne de valeur du café dans les pays producteurs est-africain (l’Éthiopie, le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi, Ndlr). Il s’agit par exemple du calcul et la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) à la plantation, et la facilitation de la création de puits de carbone. Aussi, les chercheurs encouragent les agriculteurs à composter les déchets de grains de café comme engrais plutôt que d’abattre des eucalyptus (arbres) avec un risque de déforestation massive.
Benoit-Ivan Wansi