Du nouveau sur le projet hydroélectrique de Ruzizi IV. Le conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a décidé d’allouer 8 millions d’euros pour ce projet développé dans la région des Grands Lacs en Afrique de l’Est. Les fonds alloués par la BAD ont été prélevés sur la Plate-forme d’investissement pour l’Afrique de l’Union européenne (EU-AIP).
Il s’agit d’une plateforme dont le but est de soutenir la croissance durable en Afrique en encourageant les investissements qui auront un impact positif sur le développement socio-économique, tel que les infrastructures de transport, de communication, d’eau, d’énergie ainsi que l’agriculture et le développement du secteur privé.
De l’électricité pour trois pays
Le projet soutenu par la BAD est développé sur la rivière Ruzizi. Il s’agit d’un cours d’eau important qui permet au Lac Kivu de se déverser dans le lac Tanganyika. La rivière sert aussi de frontière entre la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et le Burundi. Les trois pays partagent les potentialités de la rivière Ruzizi.
« Ce projet permettra de fournir de l’électricité à des millions de ménages, ainsi qu’à des petites et moyennes entreprises et industries, améliorant ainsi les conditions de vie de la population régionale. Un accès plus large et plus fiable à l’électricité permettra également d’améliorer la qualité de la prestation des services sociaux de base, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la sécurité », indique la BAD.
Une capacité attendue de 287 MW
Les 8 millions d’euros alloués par la BAD au projet hydroélectrique de Ruzizi IV viennent s’ajouter à 980 000 dollars déjà consentis par l’institution financière panafricaine dans le cadre du Mécanisme de préparation des projets d’infrastructure du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad-IPPF). Il s’agit d’un fonds spécial multi-donateurs hébergé par la BAD.
L’ensemble des fonds alloués par la BAD devrait permettre d’accélérer la préparation du projet en vue de sa mise en œuvre. « Une fois achevée, Ruzizi IV devrait produire 287 MW d’électricité et exploiter le plein potentiel hydroélectrique de la rivière Ruzizi. Deux centrales électriques sont déjà en service : Ruzizi I produit 29,8 MW et Ruzizi II, 43,8 MW ; une troisième, Ruzizi III, avec une production prévue de 147 MW, est en cours de développement », explique la BAD.
Le contrat de développement du projet hydroélectrique de Ruzizi III a été confié par la RDC, le Rwanda, et le Burundi à un consortium composé de l’entreprise norvégienne SN Power et Industrial Promotion Services (IPS), la branche industrielle du Fonds Aga Khan pour le développement économique (Akfed). Ces projets faciliteront certes l’accès à l’électricité dans les trois pays concernés par le projet. Mais la multiplication des barrages sur un même cours d’eau n’est pas sans danger pour la biodiversité locale, notamment sur certaines espèces de poissons qui ne pourront plus migrer d’un bout à l’autre de la rivière pour frayer ou se nourrir.
Jean Marie Takouleu