Madagascar, les Comores, les Seychelles et l’île Maurice font partie des nouveaux pays sur lesquels le Fonds vert pour le climat (FVC) a décidé d’étendre son financement. Les quatre États insulaires d’Afrique de l’Est recevront du FVC, une subvention d’un montant de 49,2 millions de dollars, destinée au financement des projets d’adaptation au changement climatique.
La plus grosse part de cette subvention a été validée lors de la 26e réunion du conseil d’administration du FVC, tenue par visioconférence du 18 au 22 août 2020. « Malgré la pandémie Covid-19, le Fonds vert pour le climat a prouvé son engagement à aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique en opérant de manière plus agile, adaptable et virtuelle. Nous sommes donc ravis d’avoir le FVC comme partenaire dans ce combat » a déclaré Wills Agricole, Secrétaire principal pour l’énergie et le changement climatique au ministère seychellois de l’Environnement, de l’Énergie et du Changement climatique.
L’enveloppe qui sera effectivement allouée par le FVC s’élève à 38 millions de dollars. Elle est destinée aux organisations non gouvernementales (ONG) des pays bénéficiaires qui ont des projets d’adaptation basés sur les écosystèmes. Il s’agit de l’utilisation de l’environnement naturel, plus particulièrement de la biodiversité et des services écosystémiques tels que les zones humides, les mangroves et les herbiers marins, pour aider les populations à accroître leur résilience, à réduire leur vulnérabilité et à s’adapter aux effets du changement climatique. Les 11,2 millions de dollars restants sont une subvention du Critical Ecosystems Partnership Fund, basé aux États-Unis, qui permet à la société civile des pays en développement de protéger les points chauds de la biodiversité dans le monde.
Vers un autre financement climatique de 74 millions de dollars
Les subventions accordées par FVC et le Critical Ecosystems Partnership Fund interviennent dans un contexte africain marqué par une urgence climatique inquiétante. Les changements climatiques tels que la hausse des températures et la réduction des réserves d’eau douce, ainsi que la perte de biodiversité et la dégradation des écosystèmes, ont un impact sur l’agriculture. Selon la Commission économique pour l’Afrique (CEA), le changement climatique pourrait priver les pays africains de 2 à 16 % de leur produit intérieur brut (PIB). D’ici 2050, il suffira d’une augmentation de 1,2 à 1,9 degré Celsius environ pour accroître d’entre 25 et 95 % le nombre d’Africains sous-alimentés (+ 25 % en Afrique centrale, + 50 % en Afrique de l’Est, + 85 % en Afrique australe et + 95 % en Afrique de l’Ouest).
C’est à cette situation que les pays insulaires d’Afrique de l’Est ne cessent de mener des actions en vue d’obtenir des financements climatiques. Seychelles, les Comores, Madagascar et Maurice sont réunis dans un autre projet régional qui est traité par le FVC, cette fois pour 74 millions de dollars. Il renforcera les services météorologiques, hydrologiques et climatiques dans les quatre pays.
Boris Ngounou