Les changements climatiques dictent la loi en Afrique de l’Est depuis quelques années. Les six premiers mois de l’année 2024 n’ont pas fait l’exception avec la multiplication des inondations dont le bilan économique et environnemental reste lourd pour les pays touchés.
Pendant longtemps, la principale préoccupation des populations du Kenya, de la Somalie, de l’Éthiopie, de la Tanzanie et du Burundi était la sècheresse. Depuis quelques années, elles doivent composer avec une succession de pluies diluviennes qui déclenchent au passage des inondations spectaculaires. Le premier semestre 2024 a été particulièrement sombre pour de nombreuses familles en Afrique de l’Est.
Selon le bilan du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha) consulté par Afrik21, les conséquences des inondations entre janvier et mai vont de la destruction des maisons et des champs jusqu’à la perte du bétail. Des dégâts qui ont suscité le déplacement de plusieurs ménages (480 000 personnes dans la Corne de l’Afrique) à la recherche de nouveaux lieux et moyens de subsistance.
« Les partenaires humanitaires en Afrique de l’Est continuent d’aider les gouvernements dans les opérations de recherche et de sauvetage, à évaluer les besoins, à pré-positionner les stocks disponibles et à fournir une assistance d’urgence. Un financement supplémentaire est nécessaire pour intensifier les interventions à mesure que les crues s’enchainent », indique Ocha.
Des chiffres très alarmants
Illustration en Tanzanie où la montée des eaux couplée aux glissements de terrain a tué 155 personnes en l’espace d’une semaine. Le scénario a été pire en en Somalie avec neuf décès, sept écoles et plus de 3 000 abris endommagés dans 13 districts parmi lesquels Bulo Burto, Jalalaqsi et Jowhar. Le Burundi n’a pas échappé à cette série d’inondations semestrielle en Afrique de l’Est qui accentue d’ailleurs l’épidémie de choléra en cours (1 631 cas confirmés) dans le pays. « Plus de 10 % des zones de culture vivrière du pays ont été dévastées », regrette le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha).
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Et ce n’est pas terminé puisque les humanitaires onusiens annoncent déjà « des précipitations supérieures à la moyenne de la période allant de juin à septembre 2024 » dans la région. Cela concerne également Djibouti, l’Érythrée, le centre et le nord de l’Éthiopie ainsi qu’une « grande partie du Soudan du Sud et du Soudan », alerte Ocha qui redoute l’augmentation du lac Victoria à un niveau record couplée « au phénomène climatique Niño ».
Benoit-Ivan Wansi