L’Association internationale de développement (IDA), une filiale du groupe de la Banque mondiale alloue 300 millions de dollars à six pays membres de la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest). Le financement est destiné à soutenir un programme de réformes visant à créer un marché régional d’énergies propres.
Le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Libéria, le Mali et la Sierra Leone, six pays membres de la Cedeao (Commission économique des États de l’Afrique de l’Ouest) viennent de recevoir l’appui de l’Association internationale de développement (IDA) pour la mise en œuvre du Programme de financement à l’appui des politiques de développement pour le commerce régional de l’énergie en Afrique de l’Ouest. La filiale du groupe de la Banque mondiale a ainsi décidé d’allouer 300 millions de dollars à ces pays pour la mise en œuvre du programme.
Le financement de l’IDA permettra entre autres de mettre en place dans la région des politiques qui faciliteront des échanges transfrontaliers d’électricité produite à partir de gaz naturel, d’énergies hydraulique et renouvelable, et à des coûts abordables. Selon la Banque mondiale, à peine 50 % de la population en Afrique de l’Ouest a accès à l’électricité et à un coût parmi les plus élevés du monde, soit deux fois supérieurs à celui de l’Afrique de l’Est. Cette électricité provient de centrales thermiques fonctionnant au fioul, émetteurs de CO2.
Ces différents pays membres de la Cedeao collaborent depuis une dizaine d’années à la mise en place de ce marché de l’électricité totalement intégré, dans le cadre du système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain. « Ils auront achevé d’ici quelques années les principales interconnexions qui permettront de relier leurs réseaux », indique la Banque mondiale.
Sécuriser les payements lors d’échanges transfrontaliers d’électricité
Le programme de réformes sectorielles d’électricité de la sous-région Afrique de l’ouest s’articule autour de trois axes. Le premier a pour objectif de renforcer la confiance dans la bonne application des accords commerciaux en appuyant la sécurisation des paiements des échanges d’électricité. Le deuxième axe soutient la mise en œuvre de décisions d’investissement au coût le plus bas, privilégiant des solutions régionales et promouvant la concurrence. Le dernier volet vise à renforcer la transparence en traitant la question de la solvabilité des compagnies d’électricité nationales et en garantissant l’information du marché sur les grandes décisions d’investissement qui ont une incidence sur l’offre et la demande.
Le Programme de financement à l’appui des politiques de développement pour le commerce régional de l’énergie électrique en Afrique de l’Ouest est la première initiative de ce type à bénéficier du guichet régional de l’IDA. L’investissement constitue une étape décisive dans le processus d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest en apportant son soutien à l’application de la directive de la Cedeao sur la sécurisation des échanges transfrontaliers d’électricité dans cette région, adoptée en décembre 2018 dans le but de créer un marché régional de l’électricité. Les retombées économiques de ce marché sont évaluées à 665 millions de dollars par an pour l’ensemble des pays concernés, avec une réduction d’un tiers du coût moyen de la production d’électricité dans la région.
Inès Magoum