Entre 2013 et 2019, les pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel ont reçu seulement 7% de leurs besoins de financement en faveur de la nature et du climat. Cette situation a été déplorée lors de l’atelier sur les stratégies de financement en faveur de la nature et du climat dans l’espace UEMOA, du 3 au 6 avril 2023 à Ouagadougou au Burkina Faso.
Les financements internationaux des politiques climatiques de la sous-région Afrique de l’Ouest sont encore très largement insuffisants. Entre 2013 et 2019, les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel ont reçu un total de 11,7 millions de dollars de financement international, soit 7% des besoins de financements déclarés dans les référentiels CDN (contributions déterminées au niveau national) de ces pays.
C’est dans ce contexte que s’est tenu du 3 au 6 avril 2023 à Ouagadougou au Burkina Faso, l’atelier sur les stratégies de financement en faveur de la nature et du climat dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Organisé par l’UEMOA et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), l’atelier consistait à trouver les voies et moyens d’une mobilisation maximale des financements pour les CDN des pays membres. Il s’agissait également d’accroitre la cohérence des interventions des organisations sous-régionales pour qu’elles puissent accompagner le mieux possible, les États membres de l’UEMOA.
«C’est le moment eu égard à l’importance des enjeux, qu’il y ait une mobilisation accrut des États mais aussi des organisations régionales afin qu’ensemble, nous puissions réussir une transformation structurelle des économies ouest-africaines fondées sur la reconnaissance de la préservation des écosystèmes naturels» affirme Kako Kossivi Nubukpo, le commissaire de l’UEMOA en charge de l’Agriculture, des ressources en Eau et de l’Environnement.
Pour sa part, la directrice de l’Innovation et du Développement durable de la BOAD, Valérie Noëlle Kodjo Diop, affirme que son institution s’engage à accompagner des solutions en vue d’enrayer la perte de biodiversité, de rétablir les écosystèmes et les espèces, d’impulser un changement systémique tout au long de la chaîne d’approvisionnement et au-delà.
L’Afrique, davantage confrontée à des événements climatiques extrêmes
Selon le Climate Funds (novembre 2020), la mobilisation des financements internationaux vers les pays en développement atteignait près de 80 milliards de dollars en 2018, avec seulement 25 % des fonds alloués à l’Afrique, le continent le plus vulnérable aux effets du changement climatique.
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Dans son sixième rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) fait apparaître un résultat clé concernant l’Afrique : le continent connaît déjà davantage de phases de chaleur extrême, davantage de sécheresse mais aussi de précipitations exceptionnelles que dans un passé récent. Ces phénomènes, auxquels s’ajouteront la hausse du niveau marin et donc des risques accrus de submersion des zones côtières, vont inexorablement se renforcer dans les décennies qui viennent, quand bien même les pays les plus émetteurs de CO2 de la planète parviendraient à réduire considérablement leurs propres émissions.
Boris Ngounou