Le Fond vert pour le climat (FVC) vient d’accorder 100 millions d’euros à la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). Ce prêt est destiné à la décarbonation du mix énergétique dans six pays d’Afrique de l’Ouest, à travers le développement de projets solaires.
Le programme, intitulé Facilité de finance climat de la BOAD pour l’accroissement des investissements dans le secteur de l’énergie solaire dans les pays moins avancés de l’Afrique francophone, peut désormais entrer dans sa phase opérationnelle. Et ce, grâce à un prêt de 100 millions d’euros, accordé le 27 février 2019 par le conseil d’administration du Fond vert pour le climat (FVC).
Garantissant un appui financier des projets solaires photovoltaïques (avec facilité des créances prioritaires), ainsi qu’une assistance technique pour renforcer les capacités des acteurs du secteur privé lors de la phase d’élaboration des projets, le programme se présente comme un véritable catalyseur permettant de créer un effet de levier financier pour la sous-région dans le domaine de l’énergie solaire. L’objectif de ce programme est de créer un marché pour les investissements dans la technologie solaire, d’encourager les acteurs du secteur privé et de tirer parti de leur possibilité à accroître les investissements dans ces technologies.
À terme, le projet aura des impacts considérables dans la zone cible. L’augmentation de la capacité solaire de 190 mégawatts (MW) ; les émissions de gaz à effet de serre seront réduites de 2,86 MtCO2ed (cycle de vie du projet) ; le cadre règlementaire et institutionnel sera renforcé pour encourager les financements privés dans le solaire.
Les projets éligibles
Le financement du FVC est alloué à travers la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). Pour en bénéficier, les projets doivent entre autres, porter sur la production de l’énergie solaire connectée au réseau, avec une capacité minimale de 10 MW, et une capacité maximale de 50 MW. Autre condition, ils doivent provenir de l’un des 6 pays d’Afrique de l’Ouest francophones que sont : Le Togo, le Benin, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, le Mali et le Niger.
La balle est désormais dans le camp des acteurs des secteurs publics et privés des pays cibles. Ils sont appelés à soumettre leurs projets solaires auprès de la BOAD, afin de tirer profit des fonds disponibles.
Le programme de Facilité de finance climat de la BOAD pour l’accroissement des investissements dans le secteur de l’énergie solaire dans les pays moins avancés de l’Afrique francophone, intervient à moment critique, concernant les énergies en Afrique de l’Ouest. Selon BOAD, plus de la moitié des populations de cette région n’ont pas accès à l’électricité. Le mix énergétique de la région est constitué essentiellement de diesel, de fioul lourd et d’hydroélectricité. La capacité installée de PV solaire de la région (à l’exception notable du Nigéria) n’était que d’environ 193 MW à la fin de l’année 2017. Alors que la région dispose d’un fort potentiel, surtout dans la région du Sahel où le taux d’ensoleillement peut atteindre 6 à 7 kWh/m²/an.
Boris Ngounou