Dans quelques mois, les États de l’Afrique de l’Ouest soumettront au Fonds pour l’environnement mondial (FME) un projet de gestion durable des déchets. L’implémentation de ce projet permettra principalement de lutter contre l’insalubrité en Afrique de l’Ouest. Les institutions régionales, les partenaires techniques et financiers, opérateurs du secteur privé et membres de la société civile ont pris part à l’atelier de validation de ce projet, tenu le 14 février 2019 à Cotonou. Il devra bénéficier à six pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, notamment le Bénin, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Mali et le Burkina Faso.
Le coût global du projet est estimé à 94,35 millions de dollars. Le Fem s’est engagé donner 17,35 millions de dollars et les pays de la sous-région devront mobiliser 12 millions de dollars. Le reste, soit 65 millions de dollars, sera pourvu par la Banque ouest-africaine de développement et ses partenaires. Sur le terrain, il permettra de soutenir la mise en place de normes efficaces en vue d’encourager une meilleure gestion des déchets et l’implémentation de nouvelles techniques en la matière. Les déchets collectés seront recyclés pour produire de l’électricité, du gaz, du gaz. En clair, il s’agit de donner une seconde vie aux déchets et les mettre au service des communautés ouest-africaines. Une stratégie qui permettra de réduire la quantité de gaz de serre émis dans cette partie du continent africain.
La gestion des déchets est une question qui reste d’actualité en Afrique de l’Ouest. Dans des pays comme le Sénégal on estime que la production de déchets s’élève à 190 kg par an et par habitant. Ces déchets sont majoritairement abandonnés ou brûlés, ce qui entraîne des pollutions considérables sur les sols, l’air et l’océan. La décharge de Mbeubeuss (Dakar) par exemple qui s’étalait sur 12 hectares en 2002 a atteint 115 hectares en 2016. À Cotonou, la ville produit en moyenne 700 tonnes de déchets par jour. Des chiffres qui montrent bien l’urgence d’une meilleure gestion de ces déchets, qui se transforment en dangers pour la santé des habitants et l’environnement lorsqu’ils sont déversés dans la nature.
Luchelle Feukeng