Le continent africain tient son premier sommet de l’action pour le climat. Plus de 20 chefs d’État et de gouvernement africains et près de 20 000 délégués du monde entier, dont Antonio Guterres, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), ont confirmé leur participation au sommet du 4 au 6 septembre à Nairobi, la capitale du Kenya.
Selon les organisateurs, des accords d’une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars devraient être conclus lors de ce sommet, notamment un nouveau modèle de finance climatique qui prend progressivement corps en Afrique. Il s’agit des financements basés sur le mécanisme dette-nature. « Nous prévoyons des accords allant d’un million de dollars à des centaines de millions de dollars. Ces accords impliqueraient des financements privés et publics pour des investissements basés sur la nature, la production d’énergie propre et les efforts d’adaptation au climat », déclare Joseph Ng’ang’a, le chef du secrétariat du Sommet africain sur le climat.
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Le mécanisme dette-nature est en expansion depuis quelque temps en Afrique. Le Portugal a annoncé en juin 2023 qu’il échangerait 153 millions de dollars de la dette du Cap-Vert contre des investissements dans la nature. Alors qu’en début août 2023, le Gabon a conclu son propre accord, d’une valeur de 450 millions de dollars avec la Bank of America (BofA), pour la protection d’une partie de son écosystème marin. C’est la deuxième opération du genre sur le continent après les Seychelles.
L’échange dette-nature est souvent présenté comme une technique d’allègement de la dette des pays en développement. Elle passe par l’allongement des délais de paiement, la diminution des taux d’intérêt, l’octroi de nouveaux crédits à des taux plus bas que conventionnellement jusqu’à l’annulation de créances. Cette technique, inventée par le biologiste américain Thomas Lovejoy, considéré comme le parrain de la biodiversité, consiste finalement à échanger une partie de la dette extérieure contre des investissements locaux visant la protection de l’environnement.
Boris Ngounou