Face au changement climatique, les investisseurs africains unissent leurs forces pour le financement des infrastructures résilientes. Réunis récemment à Rabat au Maroc, les responsables de banques et de sociétés d’investissement ont signé une lettre d’intention à cet effet. La coalition est formée de la Banque africaine de développement (BAD), du nouveau Forum des investisseurs souverains africains (Asif) et d’Africa50, une plateforme d’investissement dans les infrastructures mise en place par BAD et les États africains.
« Il s’agit d’une étape importante dans la mise en place d’une collaboration solide entre les parties prenantes pour répondre aux besoins substantiels de financement des infrastructures en Afrique. Nous devons faire en sorte que les projets d’infrastructure régionaux clés soient attrayants et finançables pour les investisseurs privés mondiaux », affirme Alain Ebobissé, le directeur général d’Africa50.
La mobilisation de plusieurs sociétés d’investissement
L’Asif jouera un rôle clé dans le financement des infrastructures résilientes au niveau local. Lancée récemment, la plateforme réunit le Fonds de développement Agaciro du Rwanda, le Fonds souverain de Djibouti (FSD), le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis) du Sénégal, le Fundo Soberano de Angola (FSDEA), le Ghana Infrastructure Investment Fund (GIIF), Ithmar Capital du Maroc, la Nigeria Sovereign Investment Authority (Nsia) et le Fonds souverain d’Égypte (TSFE).
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Selon Solomon Quaynor, le vice-président de la BAD en charge du Secteur privé, des Infrastructures et de l’Industrialisation, le partenariat signé récemment entre l’Asif, la BAD et Africa50 permettra de renforcer les collaborations en matière de développement et de cofinancement de projets, de mobilisation de capitaux pour financer des infrastructures résilientes, vertes et durables et d’identification d’opportunités d’investissement, pour promouvoir les infrastructures et l’industrialisation en Afrique.
« Il s’agit d’un élément clé de la stratégie de la BAD visant à exploiter les quelque 2 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion des investisseurs institutionnels africains, notamment les fonds souverains, les fonds de pension et les compagnies d’assurance, pour les infrastructures et l’industrialisation du continent », explique Solomon Quaynor. La nouvelle coalition est mise en place au moment où le continent a plus que jamais besoin d’infrastructures résilientes pour faire face aux catastrophes naturelles accentuées par le changement climatique telles que les cyclones qui touchent les pays d’Afrique l’Est, la sécheresse au Nord et dans la corne de l’Afrique, et les inondations à l’Ouest.
Jean Marie Takouleu