Des chercheurs africains et européens travaillent actuellement à la mise en œuvre de l’opération « SafeWaterAfrica ». Il s’agit de l’élaboration d’un prototype de petite station d’épuration des eaux usées en cours d’installation à Ressano Garcia, au Mozambique.
Une station d’épuration des eaux usées va être installée à Ressano Garcia, une petite ville du sud du Mozambique, située à la frontière avec l’Afrique du Sud. Cette ville est l’une des cités du Mozambique les plus affectées par la rareté de l’eau. Dans tout le pays, 40 % de la population est encore privée d’eau potable. La solution « SafeWaterAfrica », sur laquelle des chercheurs africains et européens travaillent en ce moment même, permettrait de désinfecter l’eau de manière plus performante, plus durable et peu coûteuse pour l’Afrique subsaharienne.
De l’ozone pour purifier l’eau
« SafeWaterAfrica » va avoir recours aux procédés suivants pour le traitement de l’eau : la coagulation, la décantation et les différentes phases de filtration. Comme l’a expliqué Amiro Abdula Martins, un ingénieur civil mozambicain, travaillant à la mise en œuvre du projet, le système produit de l’ozone dans l’eau, ce dernier contient des actifs qui serviront à nettoyer l’eau par la suite. « Nos études ont montré que ce système est capable de nettoyer 80 à 90 % des saletés contenues dans l’eau, » a-t-il confié à euronews. L’usine, qui fonctionnera donc par oxydation électrochimique, va détecter et détruire les polluants nocifs contenus dans l’eau d’une part et rendre inactifs les microbes et autres agents pathogènes d’autre part.
Traiter de l’eau pour sauver des vies
Le traitement des eaux en Afrique revêt plusieurs enjeux pour le continent, notamment en ce qui concerne la limitation des cas de décès liés aux eaux usées. Dans une interview accordée à Euronews, Sylvestre Mario Trigo, responsable de l’usine de traitement des eaux municipales de Ressano Garcia explique que « 14 000 personnes vivent à Ressano Garcia. Une partie d’entre elles n’a pas accès à l’eau potable et vient donc prendre de l’eau dans la rivière, alors même qu’elle n’est pas traitée. » L’usage de cette eau est à l’origine de plusieurs cas de diarrhée et autres maladies enregistrées dans la localité. D’ailleurs, 50 patients sur les 500 pris en charge chaque jour dans le centre de santé de cette localité sont porteurs de maladies comme le choléra, la dysenterie, la typhoïde, la diarrhée…
SafeWaterAfrica : une solution « Made in Africa » et adaptée au continent
Pour la réalisation du projet « SafeWaterAfrica », des partenaires européens venus d’Allemagne, d’Italie et d’Espagne se sont associés à des universitaires et industriels d’Afrique du Sud, et du Mozambique. Les deux parties mettent en commun leur expertise en matière de traitement des eaux usées pour proposer une solution optimale aux 130 millions de personnes privées d’eau potable dans les 16 pays d’Afrique subsaharienne concernés par le projet. Cette collaboration vise également à fournir une solution « Made in Africa », qui soit acceptée par les bénéficiaires, parce que répondant à leurs réalités socio culturelles. Une station avec un processus similaire fonctionne déjà en Afrique du Sud et traite en moyenne 1 300 litres d’eau par heure. Soit un peu plus de 10 000 litres d’eau par jour.
Luchelle Feukeng