Radisson Blu, une grande marque américaine d’hôtels de luxe dispose d’un établissement à Granger Bay, un quartier de la ville du Cap en Afrique du Sud. Jusqu’ici, l’eau utilisée dans cet hôtel était fournie par la municipalité. Mais depuis quelques jours, Radisson Blu s’est déconnecté du réseau d’eau potable de la ville, puisqu’il dispose désormais de son propre système de dessalement d’eau de mer.
« Nous avons creusé un puits sous l’hôtel pour accéder à la source d’eau. Cela nous permet de pomper assez d’eau pour notre usine d’osmose inverse afin de garder le réservoir d’eau douce de notre hôtel plein à tout moment », explique Gary Bowers, l’ingénieur qui a conçu l’unité de dessalement. Elle est capable de fournir 7 m3 d’eau douce par heure à partir d’un forage de 100 m de profondeur.
Une option pour éviter les coupures d’eau
En réalité, l’hôtel Radisson Blu de Granger Bay a été contraint d’avoir sa propre source d’eau potable, car malgré une certaine stabilisation dans l’approvisionnement en eau potable dans la ville du Cap, les restrictions sur l’utilisation du précieux liquide restent en vigueur. Ces décisions ont été prises lors de la saison sèche de 2018 où l’eau avait cessé de couler dans les robinets pendant plusieurs semaines.
Une situation qui a réduit la productivité de certaines entreprises et affecté des établissements comme Radisson Blu. « L’utilisation d’une usine de dessalement nous permet de ne plus fonctionner à partir de l’alimentation en eau municipale. Ainsi, nous sommes en mesure de jouer notre rôle en matière d’économie d’eau pendant cette période de rareté. Nos clients peuvent être assurés qu’ils n’exercent pas de pression sur l’approvisionnement local en eau lorsqu’ils séjournent chez nous », se félicite Clinton Thom, directeur général de Radisson Blu de Granger Bay.
L’hôtel n’est pas la seule structure à se déconnecter du réseau de distribution d’eau potable de la ville du Cap. En août 2018, Lucky Star, qui produit des conserves de poisson, a mis en service deux usines de dessalement d’eau de mer à Laaiplek et Amawandle Pelagic, sur la côte ouest de l’Afrique du Sud. L’eau traitée est destinée aux usines de fabrication de conserves de poisson. Les deux usines ont été construites par l’entreprise sud-africaine ImproChem en partenariat avec Suez Water Technologies & Solutions, une filiale du groupe français Suez. Elles fournissent l’une et l’autre 624 m3 d’eau douce par jour.
Jean Marie Takouleu