Le gouvernement sud-africain opte pour une nouvelle approche dans la lutte contre les déchets plastiques. Un programme de recherche sur ces déchets très dangereux pour l’écosystème verra bientôt le jour. Le Japon apportera un financement de 1,8 million de dollars.
La soudaine intrusion des dépôts de plastiques survenue à la fin du mois d’avril 2019 dans le port de Durban devrait être encore fraiche dans les mémoires des riverains. Après de fortes pluies dans la région du KwaZulu-Natal en Afrique du Sud, l’espace portuaire a été envahi par des amas de déchets plastiques. Une fois les eaux nettoyées, les autorités du port ont enregistré un total de 300 tonnes de déchets plastiques.
Cet évènement n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, qui illustrent la persistance de la pollution plastique, malgré les mesures prises jusqu’ici par les autorités qui ne sont visiblement pas prêtes à baisser les bras. C’est du moins ce qu’on croît comprendre à l’annonce du lancement d’un programme de recherche sur les déchets plastiques et sur les alternatives possibles à leur traitement.
L’Afrique du Sud a enfourché un nouveau cheval de bataille contre les déchets plastiques. Le programme sera mis en œuvre par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel et le Conseil sud-africain pour la recherche scientifique et industrielle. Le volet financier sera lui soutenu par le Japon qui injectera un financement de 1,8 million de dollars.
Une nouvelle approche contre la pollution plastique
Sur le continent africain, la pollution plastique s’est généralisée. La lutte pour la réduction des déchets plastiques a véritablement pris corps au début des années 2000. Elle se traduit le plus souvent sous la forme de politiques publiques (interdiction de la circulation des emballages plastiques non-biodégradables ou d’épaisseur inférieure à 60 microns). Des expériences se sont ainsi multipliées notamment au Rwanda, en Afrique du Sud, au Botswana, au Zimbabwe, au Cameroun, au Burkina Faso, au Maroc…
Mais avec le programme sud-africain de recherche sur les déchets plastiques, l’on a affaire à une nouvelle approche dans la lutte contre la pollution plastique. Ici, on sort de la logique autoritaire de l’imposition sous contrainte, pour entrer dans une démarche de propositions d’alternatives aux plastiques.
Selon Norio Maruyama, l’ambassadeur du Japon en Afrique du Sud, les technologies de pointe utilisées dans ce programme permettront entre autres la production de plastiques biodégradables et le renforcement des capacités de l’Afrique du Sud à recycler ses déchets plastiques. Un accent particulier sera mis sur la recherche de solutions contre la pollution du littoral par les déchets plastiques.
Boris Ngounou