TotalEnergies, une compagnie pétrolière française, s’apprête réaliser des forages à 1 700 mètres de profondeur pour atteindre deux importants gisements de gaz dans la zone de Brulpadda, située à 175 km des côtes sud-africaines. Mais pour les défenseurs de la nature, ce projet aura un impact sur la faune marine. Les forages seront réalisés sur la route de migration des grands cétacés comme les baleines, et les orques.
Pour obtenir l’annulation de ce projet, l’association Bloom, pour la protection des océans, et l’organisation non gouvernementale (ONG) sud-africaine The Green Connection, ont lancé une pétition internationale le 17 octobre 2022 à Paris en France. « Ce sont des forages de grande profondeur, à plus de 1000 mètres sous la surface, dans une zone de forts courants. Ils savent que ce sont des eaux compliquées avec un risque de marée noire », prévient Swann Bommier, chargé du plaidoyer et des campagnes chez Bloom.
« C’est un endroit spectaculaire du point de vue de la biodiversité, qui se trouve sur la route de migrations de baleines et de cachalots. C’est également un cadre de vie des dauphins, des tortues luths, des phoques », défend la présidente de Bloom, Claire Nouvian.
Réduire la dépendance au charbon
TotalEnergies a déjà réalisé des forages d’exploration, avec une plateforme pour connaître l’ampleur des réserves. Et le 5 septembre 2022, le groupe a déposé une demande de licence de production pour exploiter les deux importants gisements gaziers découverts, lesquels peuvent contenir jusqu’à un milliard de barils d’équivalent pétrole.
Face aux contestations des ONG environnementales, l’entreprise française affirme au contraire que ce nouveau projet bénéficiera à l’Afrique du Sud. Il s’agit selon elle, de remplacer le charbon (qui constitue 73,2 % du mix énergétique sud-africain en 2018, selon les chiffres officiels) par du gaz, moins polluant. Mais cet argument est balayé d’un revers de la main par les défenseurs de l’environnement. « Le gaz n’est pas une énergie de transition, il faut dire stop au greenwashing » rétorque l’eurodéputée écologiste Karima Delli.
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Selon les deux organisations contestataires, les autorités sud-africaines devraient se prononcer sur l’obtention de licence d’exploitation demandée par TotalEnergies, au terme d’une enquête publique prévue jusqu’au 20 janvier 2023.
Boris Ngounou