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AFRIQUE DU SUD : de nouveaux déchets liquides interdits dans les décharges

AFRIQUE DU SUD : de nouveaux déchets liquides interdits dans les décharges: ©Leo MorganShutterstock

De nouveaux produits s’ajoutent à la liste des déchets liquides dangereux dont le rejet dans les décharges d’ordures est interdit en Afrique du Sud. La nouvelle interdiction imposée le 23 août 2019 par le Département des affaires environnementales de l’Afrique du Sud (DEA) porte sur : les déchets réactifs, les huiles usagées recyclables, les pneus usés, les lampes, les batteries au plomb-acide, ainsi que tous les déchets ayant une valeur calorifique supérieure à 20 MJ/kg.

Ces détritus s’ajoutent à la liste des déchets interdits depuis 6 ans : les déchets de raffinerie, les déchets de peinture traités chimiquement, les liquides contaminés par des hydrocarbures, les boues et les solvants chimiques.

Selon les responsables de la DEA, l’objectif visé par ces interdictions est la protection de l’environnement. Les décharges étant les principales sources de contamination des eaux souterraines. Des liquides dangereux déversés dans ces dépotoirs peuvent s’infiltrer dans le sol et entrer en contact avec la nappe phréatique. Une contamination extrêmement difficile et parfois impossible à nettoyer.

Il existe aussi un enjeu économique

L’interdiction du rejet des déchets liquides dangereux dans les décharges a été prononcée pour la première fois en Afrique du Sud en 2013. Outre le volet écologique, il était aussi question d’inciter les producteurs de ces déchets à rechercher des solutions alternatives de gestion de leur fin de vie. Cependant, la réaction des industriels n’a pas été satisfaisante. « Mais à mesure que la restriction sera appliquée, la situation sera plus claire », a garanti Zama Mtembu, le chef de la division de gestion des déchets dangereux de la DEA.

Les Sud-africains pourraient s’inspirer d’un modèle de valorisation de déchets liquides dangereux appliqué au Congo. La technique mise au point par des chercheurs de l’Institut de recherches en sciences exactes et naturelles (IRSEN) du Congo et ceux de Saint-Marin en Italie, consiste à assurer un traitement « intégral » des boues d’hydrocarbures par le biais des bactéries naturelles qui digèrent les substances nocives contenues dans les déchets hydrocarbures. Conséquence : ces boues deviennent des engrais ou des fertilisants bio. Un circuit économique est donc né de cette technique.

Des hommes d’affaires italiens ont fondé à Pointe-Noire au sud du Congo, l’entreprise Green services qui traite les résidus d’hydrocarbures sans les incinérer ni les enfouir pour les transformer en engrais bio. Pour son approvisionnement en matière première, l’entreprise a signé un partenariat avec la Congolaise de raffinage (Coraf), l’entreprise publique de distribution de produits pétroliers.

Boris Ngounou
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