En Afrique du Sud, Eskom annonce la fermeture de plusieurs de ses centrales à charbon dans les mois et les années à venir. La compagnie publique veut miser sur les énergies renouvelables produites massivement dans le pays depuis quelques années.
Eskom ne tourne pas définitivement le dos aux énergies fossiles. Mais la compagnie publique sud-africaine a l’intention de fermer plusieurs de ses centrales à charbon opérationnelles dans le pays. L’objectif pour la décennie en cours est de réduire sa capacité de production d’électricité à partir du charbon de 8 000 à 12 000 MW. Cette puissance représente 30 % de sa capacité installée actuelle. La compagnie dirigée par l’homme d’affaires Andre Marinus de Ruyter affiche une capacité installée de 42 000 MW.
La plus grande partie de cette électricité est produite à partir de centrales à charbon opérationnelles dans plusieurs provinces de l’Afrique de du Sud. L’ambition d’Eskom est nourrie pour le mouvement mondial de décarbonisation, au moment où le réchauffement de la planète s’accélère à cause d’infrastructures polluantes telles que les centrales à charbon. Le plus grand producteur d’électricité d’Afrique du Sud est aussi considéré comme le plus gros pollueur du continent africain.
Investir 10 milliards dans les énergies propres
Pour réussir son plan, Eskom devrait mettre à l’arrêt plusieurs centrales vieillissantes. La compagnie publique vise d’abord la centrale de Komati. L’installation construite dans les années 70 dispose d’une cheminée de 300 m considérée comme la plus haute structure d’Afrique du Sud. Après une période d’arrêt, la centrale qui affiche une capacité de 1 000 MWe est remise en service au début des années 2000. La centrale sera complétement fermée d’ici octobre 2021.
Eskom prévoit de remplacer le charbon par le solaire photovoltaïque, avec une centrale équipée d’un système de stockage par batteries de 244 MWh. Avant 2025, trois autres centrales à charbon fermeront définitivement. Il s’agit de Grootvlei (1 200 MWe), Hendrina (2 000 MWe) et Camden (1 561 MWe), toutes situées dans la province de Mpumalanga. Eskom devrait ainsi se débarrasser de la grande partie de ses centrales à charbon d’ici à 2050, moyennant un investissement de 10 milliards de dollars dans les énergies renouvelables.
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Dans le même temps, l’entreprise qui emploie 46 665 (2019) poursuit la construction de centrales à charbon, malgré le succès du Programme d’approvisionnement des producteurs indépendants d’énergie renouvelable (REIPPP) qui a déjà permis à l’Afrique du Sud de se doter de grandes centrales à énergies renouvelables opérées par des producteurs indépendants d’électricité (IPP). Le 31 juillet 2021, Eskom a annoncé la mise en service complète de sa centrale à charbon de Madupi de 4 800 MWe dans la province du Limpopo. L’unité 4 de la centrale a explosé le 8 août 2021.
Jean Marie Takouleu