Exxaro Ressources, le plus grand fournisseur de charbon d’Eskom, a décidé de débloquer 105 millions de dollars pour racheter des actifs d’énergies renouvelables. La firme acquiert ainsi la propriété de deux centrales éoliennes dans la province du Cap-Oriental en Afrique du Sud. Avec ce nouvel investissement, Exxaro pourra mieux ravitailler Eskom en énergie électrique.
Le vent commence à tourner. La société Cennergi devient la propriété d’Exxaro Ressources, une société minière sud-africaine spécialisée dans la production de charbon. Exxaro Ressources, qui détenait déjà 50 % de sa coentreprise, la société Cennergi spécialisée dans la production des énergies renouvelables, a acquis les 50 % de parts restantes. Cette acquisition a été annoncée le mardi 17 septembre 2019 par les responsables d’Exxaro. L’autre moitié des actions était détenue par une filiale de l’entreprise indienne Tata Power. En investissant 105 millions de dollars, Exxaro Ressources est désormais le seul propriétaire de Cennergi. Ce qui octroie également à la compagnie les pleins pouvoirs sur les parcs éoliens de Tsitsikamma (95 MW) et d’Aamakhala Emoyeni (134 MW). Cennegi avait remporté des appels d’offres pour l’exploitation de ces parcs en 2012. Avec ce rachat d’actions, Exxaro Ressources renforce ses capacités afin de mieux répondre aux attentes d’Eskom.
De plus, l’investissement permet à Exxaro de mieux s’ajuster à la loi sur la taxe carbone qui a été récemment promulguée. Les entreprises implantées en Afrique du Sud doivent désormais s’acquitter de 8,34 dollars par tonne de carbone émise. La loi est entrée en vigueur le 1er juin 2019. Et, selon le directeur exécutif d’Exxaro, Mxolisi Mgojo (cité par miningmx.com), le rachat de ces actifs permet à l’entreprise de « consolider ses intérêts dans les énergies renouvelables, à un moment où en Afrique du Sud, la nation a besoin de sécurité énergétique, en réponse au sentiment négatif à l’égard de la production d’électricité à partir du charbon. »
La possibilité d’un abandon progressif du charbon avait déjà été envisagée par l’Institute for Ernergy Economics and Financial Analysis (IEEFA), pour une autre raison. Dans un rapport récemment publié, cet institut annonçait que les « exportateurs de charbon sud-africains sont susceptibles de chercher d’autres marchés à mesure que les possibilités de croissance dans les principales destinations d’exportation se tariront. » Bref, un jour nouveau pourrait se lever en Afrique du Sud, qui figurait en 2017 à la septième position des producteurs mondiaux de charbon. Affaire à suivre…
Luchelle Feukeng