En Afrique du Sud, les pneus usagés accèderont bientôt une seconde vie. C’est l’objectif d’un projet de coopération qui vient d’être lancé à travers la signature d’un accord entre l’entreprise australienne Green Distillation Technologies (GDT), spécialiste du recyclage des pneus usagés, et la société sud-africaine Volco Power.
Les deux partenaires se sont ainsi engagés à construire cinq usines de recyclage de pneus usagés dans cinq provinces du pays. « L’Afrique du Sud est un bon marché pour le recyclage des pneus, car elle génère plus de vieux pneus que tous les autres pays d’Afrique australe réunis », indique Wilson Machekanyanga, directeur du développement commercial de Volco. Selon ce responsable, au moins 300 000 tonnes de pneus usagés sont produites par la nation arc-en-ciel chaque année, et seulement 20 % sont recyclés. Le reste est parqué dans des sites de stockage illégaux. Le taux de pneus recyclés devrait augmenter grâce au partenariat annoncé par les deux entreprises.
Un investissement de 33,7 millions de dollars…
Débarrasser les villes sud-africaines de leurs vieux pneus témoigne d’une belle ambition en faveur de l’environnement. Mais l’installation des cinq usines, qui permettront de contribuer à atteindre cet objectif, nécessitera un investissement de plus de 33,7 millions de dollars. Chaque établissement disposera de 10 modules de traitement et de transformation de pneus et ils seront chacun capable de recycler 700 000 pneus usagés par an.
Le procédé de transformation des pneus proviendra sans doute de l’entreprise australienne GDT qui dispose d’une solide expérience en la matière. Elle utilise un procédé appelé en anglais « Destructive Distillation ». Les pneus usagés sont chargés dans une chambre dépourvue d’air et hermétiquement fermée, où ils l’exposition à une forte chaleur les fait fondre. À partir de là, on obtient trois sous-produits qui sont utilisés dans l’industrie. Il s’agit du carbone noir, de l’huile et de l’acier.
GDT estime ainsi que chaque usine de recyclage en Afrique du Sud sera capable de produire annuellement 8 millions de litres d’huile, 7 700 tonnes de carbone noir et 2 000 tonnes d’acier. GDT et Volco voudraient également se servir de la chaleur émise lors de la fonte des pneus pour produire de l’électricité, mais selon nos confrères d’ERJ, les négociations sur la vente d’électricité n’ont pas été fructueuses avec le gouvernement sud-africain. Les deux partenaires vendront peut-être l’électricité produite par les usines de recyclage à des entreprises privées.
Jean Marie Takouleu