Alors que l’Afrique du Sud est engluée dans une crise énergétique qui se traduit ces derniers mois par des délestages, la Banque mondiale débloque 1 milliard de dollars. Le prêt accordé avec l’appui de l’Allemagne et du Canada soutiendra le passage aux énergies renouvelables.
Bonne nouvelle pour l’Afrique du Sud. La politique énergétique mise en œuvre par le gouvernement reçoit le soutien de la Banque mondiale qui accorde un prêt de 1 milliard de dollars. L’annonce est faite au moment où le pays d’Afrique australe fait face à des délestages qui affectent le dynamisme de son économie. Cette crise est due en partie à la vétusté des centrales électriques exploitées par l’entreprise publique Eskom.
Le financement de la Banque mondiale « arrive à un moment crucial pour l’Afrique du Sud, car elle apportera un soutien fiscal et technique indispensable, nous permettant de poursuivre nos priorités politiques dans le secteur de l’énergie, notamment en atténuant la crise de l’électricité à long terme, en stimulant l’engagement du secteur privé et en créant des emplois dans le domaine des énergies renouvelables », explique Mmakgoshi Lekhethe, la directrice générale en charge de la Gestion de l’actif et du passif du Trésor national d’Afrique du Sud.
Les réformes
La Banque mondiale accorde ce prêt de 1 milliard de dollars au gouvernement sud-africain avec l’appui de la Banque africaine de développement (BAD), de la Banque allemande de développement (KfW), et du gouvernement canadien. L’opération est assortie d’une demande de réformes, notamment « la restructuration du secteur de l’électricité par le biais de la séparation de la compagnie d’électricité Eskom », indique la Banque mondiale.
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Le financement vise également à l’ouverture du secteur sud-africain de l’électricité, en réorientant ses ressources vers des investissements dans la transmission et l’entretien des centrales électriques existantes. Dans le même temps, il s’agit de favoriser le passage aux énergies renouvelables, en donnant un rôle encore plus important au secteur privé. Cela tombe bien puisque ces dernières années, l’Afrique du Sud a lancé plusieurs initiatives visant à attirer les investissements privés dans les énergies renouvelables.
Une transition en marche
D’ailleurs, la plupart des parcs solaires et éoliens construits à tour de bras ces dernières années en Afrique du Sud le sont dans le cadre du Programme d’approvisionnement des producteurs indépendants d’énergie renouvelable (REIPPP). Grâce aux investissements des producteurs indépendants d’électricité (IPP), la part des énergies renouvelables dans le mix électrique de l’Afrique du Sud augmente progressive. Actuellement, le pays affiche une capacité éolienne et solaire installée de 5 100 MW, sur une capacité installée de plus de 58 000 MW, selon Power Africa.
Mais tout reste à faire en matière de transition énergétique dans le pays de Nelson Mandela qui dépend à plus de 80 % du charbon pour la production de son électricité. Résultat, l’Afrique du Sud est considérée à juste titre comme le plus grand pollueur du continent africain. Le coût de sa transition énergétique est estimé à 97 milliards de dollars qu’il faudra mobiliser au cours des prochaines années.
Jean Marie Takouleu