La mine de charbon Zululand Anthracite (ZAC), située dans la province du KwaZulu-Natal suscite la polémique après l’effondrement de son barrage. La retenue a déversé 1 500 000 litres de déchets miniers dans les terres et les rivières environnantes. De nombreuses conséquences sont attendues sur la biodiversité et les activités humaines.
En Afrique du Sud, les déchets miniers contaminent les rivières, les bassins et les eaux souterraines utilisées par les communautés rurales dans la province du KwaZulu-Natal. C’est la conséquence de l’effondrement du barrage de la mine de charbon Zululand Anthracite (ZAC), située à 25 km de Nongoma et à 40 km d’Ulundi.
L’accident remonte au 24 décembre 2021, des effluents issus de l’extraction de charbon s’écoulent d’un barrage effondré à la mine de ZAC. Au moins 1 500 000 litres de déchets miniers pollués s’écoulent près des maisons, avant de se jeter dans la rivière Black Umfolozi qui traverse des zones d’agriculture de subsistance et la réserve d’Hluhluwe-iMfolozi dont dépendent les populations pour l’eau potable et l’abreuvage du bétail.
Contaminated floodwaters left a path of destruction when Zululand Anthracite Colliery’s unlined pollution control dam broke its banks over Xmas.We call for a full forensic investigation into events leading to this devastation. @DWS_RSA @DMRE_ZA @Environmentza #ZACexposed #menar pic.twitter.com/85PnWscOxX
— Save our Wilderness (@saveiMfolozi) December 31, 2021
Si aucun rapport ne mentionne des cas de décès d’humains, d’animaux domestiques, de poissons ou d’animaux sauvages, une pollution importante de la rivière Black Umfolozi à l’intérieur de l’aire protégée de Hluhluwe-iMfolozi de 96 000 hectares est redoutée. Selon nos confrères de Daily Maverick, la couleur noir charbon réduit la visibilité pour la vie aquatique. Pour mémoire, Hluhluwe-iMfolozi est l’une des plus anciennes réserves de chasse d’Afrique du Sud et abrite une importante population de rhinocéros noirs et blancs, ainsi que d’autres espèces protégées.
Face aux tensions provoquées par l’accident, les propriétaires de la mine qui mettent en cause les fortes pluies estivales ont reçu l’ordre d’étendre les points de surveillance de la pollution des eaux souterraines et de surface aussi loin au sud que l’estuaire du lac Sainte-Lucie, où la rivière Umfolozi se jette dans la mer.
Selon l’Union of Concerned Scientists basée aux États-Unis, les opérations d’extraction et de lavage du charbon produisent une pollution de l’eau très acide qui peut également contenir des métaux lourds toxiques tels que l’arsenic, le cuivre, le plomb et le manganèse.
Du déversement… au contentieux environnemental
Suite à la requête d’un habitant de la zone affectée, une enquête approfondie sera ouverte concomitamment par le Département des ressources minérales et de l’énergie et la Commission sud-africaine des droits de l’homme, sur les raisons de l’effondrement du barrage à lisier et sur l’autorisation d’une station de lavage à la mine de charbon, et d’un bassin à lisier en termes de législation environnementale.
S’agissant de l’impact environnemental des boues de charbon, des études sur la qualité des eaux souterraines à proximité d’autres barrages à lisier ont montré des niveaux élevés de sulfates, de sodium, d’ammonium, de fer, de manganèse, d’arsenic, de chrome, de zinc et de cadmium.
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La mine de Zululand Anthracite est exploitée depuis plus de 30 ans et a été impliquée dans plusieurs controverses au cours de cette période concernant la pollution de l’eau, son expansion « illégale » et les pénuries d’eau dans les communautés rurales voisines. En 2014, la mine s’est vu infliger une amende de 497 000 rands (plus de 32 000 dollars) par le ministère des Affaires environnementales du KwaZulu-Natal pour avoir créé trois nouveaux puits d’extraction de charbon sans autorisation préalable.
Benoit-Ivan Wansi
